ESPAGNE-MAROC-POLISARIO:Le chef du Front Polisario va bientôt quitter l’Espagne
par Inti Landauro et Joan Faus
MADRID (Reuters) – Le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, hospitalisé à Logroño, dans le nord de l’Espagne, depuis plus d’un mois après avoir eu le COVID-19, doit quitter le pays dans les heures qui viennent, ont déclaré tard mardi une source diplomatique espagnole et une source proche de Brahim Ghali.
Le dirigeant du mouvement indépendantiste du Sahara occidental prévoyait de s’envoler pour l’Algérie depuis Pampelune à 1h40 du matin, heure locale, mercredi, a précisé la deuxième source.
« Il n’est pas plus logique qu’il reste en Espagne », a déclaré le ministre espagnol des Transports Jose Luis Abalos à la chaîne de télévision 24h. Il a déclaré que Brahim Ghali était entré en Espagne pour des raisons humanitaires et qu’il n’avait plus besoin de cette aide.
Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, qui était une colonie espagnole jusqu’au milieu des années 1970 et que le Maroc considère depuis comme faisant partie de son territoire.
L’hospitalisation de Brahim Ghali, que le gouvernement espagnol qualifie de geste humanitaire, a provoqué une crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, qui dénonce les revendications séparatistes au Sahara occidental.
En signe de protestation, Rabat a relâché les contrôles aux frontières, ce qui a permis à des milliers de migrants d’entrer dans l’enclave nord-africaine espagnole de Ceuta.
Plus tôt dans la journée de mardi, la Haute Cour espagnole a rejeté une demande de placement en détention de Brahim Ghali considérant que les auteurs d’une plainte l’accusant de crimes de guerre n’avaient pas apporté la preuve de sa responsabilité.
Les autorités marocaines ont été informées du départ prévu de Brahim Ghali, a indiqué la source diplomatique espagnole. Le gouvernement algérien n’était pas immédiatement disponible pour un commentaire.
Des organisations de défense des droits de l’homme et des habitants du Sahara occidental accusent Brahim Ghali et d’autres dirigeants du Front Polisario, de génocide, meurtres, terrorisme, torture et disparitions, selon un document judiciaire.
(SELON MSN)