Alors que les frontières sont toujours fermées et que les rapatriements se font au compte-goutte, le marché informel de la devise s’agite dans la wilaya d’Annaba. Depuis quelques jours, la monnaie unique européenne enregistre une hausse régulière face au dinar, de plus en plus de cambistes squattent la rue ‘’Ibn Khaldoun’’ (ex rue Gmabetta), le marché parallèle des devises flambe en cette fin d’année face à une monnaie locale en dégringolade, et face une demande en devises relativement en hausse apriori, la rumeur de l’ouverture imminente des frontières, les premières campagnes de vaccination dans certains pays d’Europe et la dépréciation persistante du dinar représentent autant d’arguments qui poussent les cambistes informels à imposer leurs seuils. Certains cambistes imputent la hausse de la demande à un manque de devises, distribuées au compte-gouttes dans les banques. «Il y a encore deux semaines, l’euro était cédé à 200 DA. Aujourd’hui, nous le cédons à 210 DA. Le marché est très volatile. De plus, la devise se raréfie sur le marché noir», explique l’un d’entre eux. On observe qu’il y a de plus en plus de cambistes qui achètent aussi bien l’euro que le dollar car ils savent qu’ils vont faire des bénéfices importants dès que les vols à l’international reprendront. Nous sommes surpris de tomber sur une ruche de cambistes. Ils sont des dizaines environ à graviter dans ce périmètre occupant chaussées et trottoirs « J’ai une nombreuse clientèle qui me contacte par téléphone », selon notre interlocuteur. « C’est mon gagne-pain et je reviens de loin, car durant le confinement je n’ai pas pu travailler ». D’ailleurs, tous les gens qui voyagent ont besoin de faire le change et en l’absence de bureaux de change officiels, nous occupons le terrain, ajoutera-t-il.
Imen.B