Coup sur coup, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian (Photo- DR) tente de souffler sur le feu déclenché par le Président Emmanuel Macron, il y a plus d’un mois, de par des propos virulents sur l’Etat algérien et son histoire.
Bien dans son rôle de diplomate, Le Drian est en effet revenu, vendredi dans un entretien accordé au journal Le Monde, sur les tensions extrêmes qui caractérisent désormais l’Algérie et la France, depuis le ‘’bashing’’ commis par le locataire de l’Elysée, considéré comme indélébile par Alger.
Revêtant l’habit de pompier, le chef de la diplomatie française s’échine à en atténuer l’impact, de par des déclarations fournies à doses homéopathiques et tendant, en filigrane, à prôner l’apaisement entre les deux capitales.
Dans l’entretien de ce jour, il a un peu plus épaissi, et de façon publique et directe, les positions qu’il avait déclinées il y a deux jours, devant l’Assemblée française.
Affirmant que la France et l’Algérie étaient liées par «liens ancrés dans l’histoire», Le Drian a, en effet, mis en avant «la volonté de la France de nouer un partenariat ambitieux avec l’Algérie, malgré les blessures mémorielles qui peuvent parfois ressurgir», a- t- indiqué.
Un partenariat que le chef du Quai d’Orsay estime être «indispensable pour la stabilité de l’espace méditerranéen».
Dans ce sens, il n’a pas manqué de saluer la position d’Alger, notamment sur la question du Sahel ; rappelant à cet effet les efforts de l’Algérie à aider le pays à sortir de la crise, soulignant que la France ne voyait «que les avantages à ce que l’Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre des accords y afférents», s’est- il félicité.
En définitive et quand l’Algérie n’attendait pas moins que des excuses publiques et franches au dérapage politique en règle du Président Macron, la diplomatie française botte en touche, semblant plus donner l’encensoir que faire pénitence.
Assimiler l’atteinte à la souveraineté de l’Etat algérien et l’offense faite à toute une nation et à son histoire à «des résurgences de blessures» et survenant de façon «logique» eu égard à l’histoire commune entre les deux pays, selon Le Drian, ou encore à de simples «malentendus» relève d’une gymnastique aux pourtours flous, surtout peu fructifère.
Cela, même si le chef de la diplomatie française conclue par un message de bonne volonté, appelant à conserver un lien entre les deux pays «fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée».