– Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a affirmé que la Conférence nationale sur la relance industrielle, dont les travaux ont pris fin lundi à Alger, permettra une sortie de la gestion conjoncturelle à la gestion fondée sur des plans étudiés afin de redresser les processus erronés.
Intervenant au terme de la conférence dont l’ouverture a été présidée samedi par le président de le République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre a indiqué que cette rencontre importante avait constitué « une autre phase pour prouver que nous avançons résolument vers une sortie de la gestion instantanée et conjoncturelle sans vision, vers une gestion fondée sur des plans étudiés via lesquels nous œuvrons à mettre le train sur la bonne voie et redresser les processus erronés ».
Le Gouvernement s’engage à examiner toutes les recommandations qui ont sanctionné les quatre ateliers organisés dans le cadre de la conférence, et à les traduire sur le terrain à travers un plan de travail pratique dans lequel les objectifs seront minutieusement et clairement fixés, les délais arrêtés, les outils d’exécution, le rôle des parties prenantes et des mécanismes de contrôle et de suivi bien ficelés, a-t-il soutenu.
Et d’affirmer que l’allocution du Président Tebboune à l’ouverture des travaux de la conférence contenait « des messages clairs et explicites qui ne prêtent à aucune équivoque… et des mises en garde contre les anciennes pratiques désuètes et immorales qui ont bafoué la confiance entre les catégories de la société (entre l’administration et le citoyen, entre l’investisseur et l’administration et entre les banques), semant, par conséquent, le désespoir et la déception ».
« Nous nous sommes engagés à rétablir la confiance à tous les niveaux (…), sans prêter la moindre attention à ceux qui ont vendu leur âmes au diable pour hypothéquer l’avenir des enfants de ce pays, en s’accaparant ses richesses quitte à démanteler les institutions de l’Etat et les entreprises productrices ou mettre des barrières devant les véritables investisseurs, ne serait-ce que par la bureaucratie », a souligné M. Benabderrahmane.
Concernant l’investissement et les avantages accordés aux investisseurs, il a mis en avant l’importance d’une rentabilité économique et sociale des dépenses fiscales, appelées à devenir un critère d’efficacité, préconisant que la création de richesses et d’emplois soit au niveau des avantages et exonérations fiscales accordés par l’Etat.
Il a rappelé, dans ce sens, les efforts consentis par l’Etat dans la promotion de l’investissement, à travers les dépenses destinées à réduire le taux d’intérêt des crédits d’investissement versées par le trésor public et estimées à 711 milliards de dinars pour la période 2011-2020, un montant traduisant « le volume des investissements à l’origine de ces réductions profitables aux secteurs, public et privé ».
Revenant aux instructions données par le président de la République au sujet des projets d’investissement parachevés et pas encore exploités pour plusieurs raisons, M. Benabderrahmane a annoncé l’installation d’une commission chargée de « fournir des chiffres sur nombre de projets en suspens, ainsi que les noms des entreprises concernées et leurs activités, outre l’estimation des pertes causées à l’économie nationale et à la société par les mesures bureaucratiques dissimulant une mauvaise foi, et la prise des mesures nécessaires pour une mise en exploitation sans délai ».
Au sujet de la rationalisation de la gestion du foncier industriel, M. Benabderrahmane a rappelé l’importance de l’Agence nationale du foncier industriel en cours de création, laquelle constituera « une solution définitive à la question du foncier » qui sera géré à l’avenir « au titre d’une approche purement économique et transparente, loin des interventions directes des différentes administrations ».
Outre les mesures pratiques prévues par le Gouvernement, à travers la révision de certaines conventions internationales bilatérales et multilatérales en faveur de l’économie nationale dans le respect des relations amicales unissant notre pays à ces parties », et l’activation de la diplomatie économique, la politique industrielle de l’Algérie devrait aboutir aux moyen et long termes à la garantie de produits répondant aux normes du marché international, a-t-il soutenu.
Il a rappelé, dans ce contexte, l’importance de la recherche et de l’innovation et la promotion des start-up, saluant les jeunes créateurs diplômés des universités algériennes qu’ils a qualifiées de « base du véritable changement ».