Au Canada, le premier ministre Trudeau utilise la loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin aux blocages « illégaux »

Cette loi peut être invoquée en cas de « crise nationale » et donne au gouvernement fédéral davantage de pouvoir pour arrêter « blocages et occupations », selon M. Trudeau,

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est exprimé lundi 14 février, dans l’après-midi, et a annoncé le recours à la loi sur les mesures d’urgence, pour mettre fin aux blocages « illégaux » des manifestants opposés aux mesures sanitaires en cours dans le pays depuis plus de deux semaines.

« Le gouvernement fédéral invoque la loi de 1988 sur les mesures d’urgence pour compléter les pouvoirs provinciaux et territoriaux et faire face aux blocages et aux occupations », a-t-il déclaré, précisant que l’armée ne serait pas déployée et que les nouvelles mesures seraient « limitées dans le temps et géographiquement ». Cette loi peut être invoquée en cas de « crise nationale »et donne au gouvernement fédéral davantage de pouvoir pour y mettre fin en lui permettant d’autoriser « à titre temporaire des mesures extraordinaires ».

Elle entre en vigueur immédiatement et s’applique à l’ensemble du pays, même si le premier ministre a assuré qu’elle n’aurait un « impact concret »que dans les régions où cela est nécessaire, notamment en Ontario, province dans laquelle se trouve la capitale, Ottawa.

  1. Trudeau avait déclaré, vendredi, que« toutes les options étaient sur la table » pour mettre un terme à ces occupations « illégales » qui portent préjudice au pays et à son économie.

Le mouvement de contestation, qui a débuté à la fin de janvier, est parti de chauffeurs routiers protestant contre l’obligation d’être vacciné pour passer la frontière entre le Canada et les Etats-Unis. Mais les revendications se sont étendues au refus de l’ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau et a été copié dans quelques pays étrangers, notamment en France, sans prendre la même ampleur.

Opposition de plusieurs provinces

Avant même l’annonce de Justin Trudeau, plusieurs provinces canadiennes se sont dites opposées à l’utilisation de cette loi. « On ne souhaite pas avoir l’état d’urgence au Québec », a réagi le premier ministre de la province, François Legault, estimant que cela « n’est pas nécessaire » et qu’il est plutôt « temps de se rassembler, pas de diviser ». Ce dernier a expliqué par ailleurs que la Belle Province étudiait la possibilité de « retirer le passeport vaccinal ».

Dans le centre du pays, la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a fait savoir, pour sa part, qu’elle n’était pas « convaincue que la loi sur les mesures d’urgence devait être appliquée » dans sa province. S’exprimant sur la situation à l’échelle nationale, la seule femme à être à la tête d’une province canadienne a déclaré qu’il y avait, parmi tous les premiers ministres, « un consensus clair que la situation dans chaque province et territoire est très différente ». Son homologue du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a abondé : « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’ajouter des mesures supplémentaires pour le moment », a affirmé M. Higgs, lors d’une conférence de presse.

C’est la première fois que cette loi précise est utilisée, mais son ancêtre n’avait été utilisée qu’une seule fois en temps de paix, par le père de Justin Trudeau, Pierre Trudeau, alors lui-même premier ministre, durant la « crise d’octobre », en 1970 au Québec, mais aussi durant les deux guerres mondiales, sous un autre nom. Le gouvernement de M. Trudeau n’a toutefois pas l’intention de recourir à l’armée, selon la CBC.

Les manifestations à Ottawa contre les mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19 sont entrées dans leur troisième semaine, même si le blocage du principal poste-frontière entre le Canada et les Etats-Unis, à Windsor, dans l’Ontario, a pris fin dimanche au bout de six jours.

 

Abandon du passeport sanitaire en Ontario

De son côté, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annoncé, lundi, que le passe vaccinal allait être levé dans la province. « Nous allons laisser tomber les passeports » le 1er mars, a annoncé M. Ford lors d’une conférence de presse, où il a expliqué qu’une majorité des gens étaient vaccinés et que le pic épidémique dû au variant Omicron était passé. Cette levée des mesures sanitaires est réclamée par les contestataires qui bloquent Ottawa.

 

selon le monde fr.

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