La chaîne Russia Today était déjà menacée les régulateurs de l’audiovisuel, en France via l’Arcom et au Royaume-Uni via l’Ofcom . L’Union européenne va bannir la chaîne d’État russe, ainsi que le média russe Sputnik. C’est le sens du discours tenu dimanche après-midi par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Nous interdirons au sein de l’Union européenne la machine médiatique du Kremlin : le média d’État Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales ne seront plus autorisées à répandre leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et semer la division au sein de l’Union », a-t-elle expliqué.
« Une violation de l’État de droit », selon RT France
« Nous développerons donc des outils pour interdire cette désinformation toxique et l’éloigner de l’Europe », a précisé la présidente de la Commission européenne. La chaîne Russia Today est aujourd’hui diffusée dans une centaine de pays. Elle dispose avec le site de l’agence de presse Sputnik d’un budget annuel de 430 millions d’euros entièrement financé par la Russie.
La directrice de RT France Xenia Fedorova a réagi sur Twitter en affirmant que cette décision était « une violation de l’État de droit qui va à l’encontre des principes mêmes de la liberté d’expression ». Pour le moment, aucune précision n’a été apportée sur la date ou la manière d’interdire cette chaîne du paysage audiovisuel européen.
L’agence de presse russe Tass également sur la sellette
L’Union européenne n’est pas la seule à prendre des mesures restrictives sur la désinformation par la Russie. Un peu plus tôt dans la journée de dimanche, Google a annoncé avoir suspendu la possibilité pour les médias financés par l’État russe de générer de l’argent sur ses différentes plateformes. Avant Google, YouTube et Facebook avaient déjà pris des mesures similaires en réponse à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine.
L’alliance européenne des agences de presse a, quant à elle, décidé de suspendre l’agence russe Tass. Dimanche, l’EANA a demandé la suspension immédiate de cette agence russe, qui est un peu l’équivalent de l’AFP en France. Cette décision intervient suite à la nouvelle réglementation appliquée par le gouvernement russe qui restreint fortement la liberté des médias. L’EANA existe depuis 2018 et a pour rôle de promouvoir la presse d’information générale. En Europe, elle représente près de 300 titres d’information.
Cette décision prise à l’unanimité par le conseil d’administration de bannir l’agence russe Tass fait suite à la reprise en main des médias russes par le pouvoir. Samedi, le régulateur russe des médias a ordonné aux médias nationaux de supprimer toute référence à des civils tués par l’armée russe en Ukraine ainsi que les termes de « déclaration de guerre », « d’invasion » ou « d’offensive ».
(SELON MSN)