Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a tenu à clarifier la position officielle de l’Algérie concernant la prétendue plainte déposée par le Mali contre Alger auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ).
Lors d’une conférence de presse organisée ce samedi au siège du ministère, Attaf a affirmé sans détours :
« L’Algérie n’a reçu aucune correspondance de la CIJ au sujet du drone malien abattu après avoir violé l’espace aérien national. Nous avons même pris l’initiative de contacter directement la Cour pour vérifier l’information, et la réponse a été claire : aucun dossier n’a été enregistré par le Mali contre l’Algérie. »
Le chef de la diplomatie a insisté sur un point essentiel : s’il y avait effectivement une saisine de la CIJ par le Mali, l’Algérie aurait été officiellement notifiée dans les formes légales. « C’est la procédure internationale habituelle et incontournable, et rien de tel n’a eu lieu », a-t-il souligné.
Démenti officiel de l’Algérie concernant la plainte du Mali à la CIJ
Cette mise au point vient contredire l’annonce faite le 4 septembre par les autorités de transition maliennes, qui avaient déclaré avoir déposé une plainte auprès de la CIJ accusant Alger d’avoir « délibérément détruit » un drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril.
L’Algérie dément formellement avoir reçu une quelconque notification de la CIJ suite à la prétendue plainte déposée par le Mali. Le ministre Attaf a confirmé avoir contacté directement la Cour, qui a indiqué qu’aucun dossier n’avait été enregistré contre l’Algérie. Ceci remet en question la version des faits présentée par les autorités maliennes.
Accusations maliennes et réponse algérienne : le drone et la violation de l’espace aérien
Pour rappel, Bamako avait présenté l’incident comme une « agression » et une « violation flagrante du principe de non-recours à la force », allant jusqu’à accuser l’Algérie de collusion avec des groupes armés dans le Sahel.
Des accusations qualifiées de mensongères et infondées par Alger, qui avait rapidement publié un communiqué, preuves radar à l’appui, démontrant la violation avérée de son espace aérien par le drone malien. Selon le ministère algérien de la Défense, l’appareil avait franchi la frontière de 1,6 km, quitté brièvement l’espace national, avant d’y revenir sur une trajectoire offensive, ce qui avait justifié son interception. Il s’agissait par ailleurs de la troisième violation de ce type en quelques mois, après deux incidents similaires en août et décembre 2024.
L’Algérie maintient sa version des faits, appuyée par des preuves radar, et qualifie les accusations maliennes de mensongères. L’interception du drone était justifiée par sa trajectoire offensive et la violation répétée de l’espace aérien algérien.