Le ministère de l’intérieur a compté 195 000 personnes dans les rues jeudi 2 octobre, contre 505 000 le 18 septembre. Dans les cortèges, partout en France, l’amertume l’emportait encore sur le renoncement, selon le monde fr.
Des mines résignées, des manifestants déçus voire un peu déboussolés par le calme des manifestations, mais une colère toujours présente. La mobilisation sociale du jeudi 2 octobre a marqué un net recul par rapport à celle du 18 septembre : dans les rues, le ministère de l’intérieur a compté plus de deux fois moins de manifestants sur tout le territoire (195 000, le 2 octobre, contre 505 000, le 18 septembre) et les taux de grévistes ont également chuté dans le scolaire (autour de 6 % contre 17 % le 18, selon le ministère de l’éducation) comme dans la fonction publique (4 % contre 11 %). Dans les cortèges, de Paris à Avignon, en passant par Valenciennes (Nord) ou Lyon, l’amertume l’emportait encore sur le renoncement.
« Je ressens une certaine morosité », reconnaissait Marie, une fonctionnaire de la Ville de Paris de 58 ans, jadis mobilisée avec les « gilets jaunes » (les témoins cités par leur prénom n’ont pas souhaité donner leur nom). « On en a marre de faire des manifs qui ne mènent à rien, avec les mêmes chants… C’est déprimant. Il faudrait d’autres formes de lutte. Les blocages on est pour, mais qui va commencer ? Tout le monde a un peu la trouille », avançait-elle en défilant dans les rues de la capitale. « L’échec de la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023 a fait du mal. Beaucoup sont aujourd’hui en position d’attente, mais n’en pensent pas moins », estimait également Pierre, cadre au ministère de la transition