Dans plusieurs établissements scolaires de la wilaya d’Annaba, le constat est clair : Les cours de soutien scolaire se multiplient à un rythme soutenu, touchant aussi bien les élèves du primaire que ceux du moyen et du secondaire. Ce phénomène, qui prend chaque année davantage d’ampleur, suscite autant d’inquiétudes que de débats parmi les parents, les enseignants et les responsables du secteur de l’éducation.
Face aux difficultés rencontrées dans le suivi des programmes et à la crainte de l’échec, de nombreux parents n’hésitent plus à inscrire leurs enfants dans des structures privées ou à solliciter des enseignants pour des cours particuliers. Dans certaines communes, ces cours se tiennent désormais dans des locaux aménagés spécialement, voire dans des classes de fortune, attirant chaque jour un grand nombre d’élèves désireux de combler leurs lacunes ou de renforcer leurs acquis.
Si certains y voient une solution efficace pour améliorer le niveau scolaire, d’autres s’interrogent sur les conséquences sociales et pédagogiques de cette dépendance croissante aux cours payants. Plusieurs parents dénoncent les coûts parfois excessifs de ces séances, qui pèsent lourdement sur le budget familial. D’autres estiment que l’école publique devrait suffire à garantir un apprentissage de qualité sans recours systématique à l’enseignement parallèle.
Des observateurs du secteur soulignent également le déséquilibre que crée cette situation entre les élèves issus de familles aisées et ceux aux moyens modestes, qui n’ont pas toujours la possibilité de bénéficier de ce type de soutien. Cette disparité alimente les inégalités et met en lumière la nécessité d’un accompagnement pédagogique renforcé au sein même des établissements scolaires.
Les autorités éducatives locales affirment suivre de près ce phénomène et rappellent que des cours de soutien gratuits sont organisés dans certaines écoles, notamment pour les classes d’examen. Elles appellent à une meilleure régulation de cette activité et à une réflexion globale sur les méthodes d’enseignement, afin que chaque élève puisse progresser dans un cadre équitable et conforme à l’esprit du service public.
En attendant des solutions durables, la tendance se confirme : les cours de soutien sont devenus une composante incontournable du paysage éducatif, traduisant à la fois les ambitions des familles et les limites du système scolaire actuel.
Sihem.Ferdjallah