La ville d’Annaba s’est transformée en véritable capitale du septième art lors de la cérémonie d’ouverture de la cinquième édition du Festival du Film Méditerranéen, qui s’est déroulée le mercredi 24 septembre 2025 au Théâtre régional Azzeddine Medjoubi. Cette soirée inaugurale, empreinte d’une atmosphère festive et solennelle, a rassemblé un public d’exception composé de la ministre de la Culture et des Arts, des autorités locales, du corps diplomatique, ainsi qu’une pléiade d’artistes et de créateurs venus célébrer la diversité cinématographique méditerranéenne.
Dans une soirée cinématographique d’exception, la ministre de la Culture et des Arts, Dr Malika Bendouda, a présidé mercredi l’ouverture de la cinquième édition du Festival du Film Méditerranéen d’Annaba au Théâtre régional « Azzeddine Medjoubi ». Cette manifestation culturelle d’envergure a rassemblé un aréopage de personnalités du septième art algériennes, arabes et internationales, ainsi que des invités d’honneur représentant plusieurs pays méditerranéens. Dans son allocution inaugurale, la ministre a souligné que « le cinéma constitue notre vie telle que nous l’imaginons et telle que nous ne l’avons jamais imaginée. Il représente nos idées et celles qui nous sont étrangères, la plus grande célébration de l’être humain dans tous ses états ». Elle a ajouté que cette forme d’expression artistique offre « de multiples vies qui nous sont offertes à tous, raison pour laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui au Festival du Film Méditerranéen d’Annaba ».La ministre a particulièrement insisté sur le caractère transfrontalier de la passion cinématographique, à l’image de la culture qui, « lorsqu’elle est authentique et sincère, franchit les barrières pour établir des ponts de communication humaine et éliminer les causes de haine et de rancœurs gratuites ». Le choix du thème « Mémoire et Avenir » pour cette édition revêt une signification particulière, la Méditerranée ayant été historiquement « le carrefour des civilisations, où se sont concentrées entre ses rives les idées créatrices qui ont produit ce mélange humain unique ».Dr Bendouda a rappelé le patrimoine cinématographique exceptionnel de l’Algérie, premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir établi un musée du cinéma – la Cinémathèque algérienne – et premier pays du Sud à être couronné de la Palme d’or au Festival de Cannes avec « Chronique des années de braise ». Cette reconnaissance internationale fait de l’Algérie « un pays cinématographique par excellence ». Dans ce contexte, elle a annoncé la distinction du réalisateur algérien Mohamed Lakhdar-Hamina, auteur de ce couronnement historique, en tant que « symbole cinématographique éternel dans la mémoire ».
Une édition placée sous le signe de la diversité culturelle
Cette cinquième édition, organisée sous le slogan évocateur « Annaba vit le cinéma », a réuni les représentations cinématographiques de l’ensemble des pays du bassin méditerranéen, avec l’Espagne occupant la place d’honneur en tant qu’invitée d’honneur. Cette distinction témoigne de la volonté du festival de renforcer les liens culturels et artistiques entre les deux rives de la Méditerranée.
La cérémonie d’ouverture, précédée d’un accueil protocolaire sur tapis rouge, a débuté par un spectacle musical live sous forme de choral, orchestré par le metteur en scène Fawzi Ben Brahim. Le programme artistique s’est articulé autour de tableaux créatifs distingués, ouvrant avec une composition intitulée « L’Algérie, joie de la Méditerranée », qui présentait des extraits de musiques populaires des pays méditerranéens participants, notamment l’Algérie, l’Espagne, l’Italie, l’Égypte, la Turquie et la Palestine.
Un panorama cinématographique riche et varié
Les organisateurs ont présenté une programmation diversifiée à travers plusieurs vidéos de présentation, incluant une présentation générale du festival ainsi que des aperçus des différentes catégories en compétition : films narratifs courts, documentaires, longs métrages narratifs, et bandes-annonces promotionnelles des œuvres en lice.
Le festival a également rendu hommage à plusieurs personnalités emblématiques du cinéma à travers la remise du prestigieux prix « Annab d’Or » pour l’ensemble de leur carrière. Le réalisateur algérien Ghaouti Ben Didouche a été honoré, accompagné de la projection d’un film retraçant son parcours artistique. L’acteur égyptien Khaled El-Nabawy a également reçu cette distinction, avec une rétrospective vidéo de sa carrière cinématographique.
Un hommage poignant et une ouverture prometteuse
La soirée a été marquée par un hommage posthume rendu à l’actrice espagnole Pilar Bardem, dont le fils, la star espagnole Carlos Bardem, a reçu la distinction en son nom, soulignant les liens familiaux et artistiques qui transcendent les frontières méditerranéennes.
Le film d’ouverture choisi, « The Reflection on the Sand » (2025), documentaire court espagnol réalisé par Guillermo Marin, raconte l’histoire poignante d’un jeune Sahraoui originaire des camps de réfugiés, illustrant parfaitement la vocation du festival à donner la parole aux voix diverses de la région méditerranéenne.
La cérémonie s’est achevée par un second volet musical intitulé « Votre amour est un roman » (Est – Ouest – Nord – Sud), présentant une composition du patrimoine musical algérien revisité avec une touche contemporaine, offrant au public un voyage à travers la diversité culturelle algérienne.
Cette cinquième édition du Festival du Film Méditerranéen d’Annaba s’annonce comme un rendez-vous incontournable pour les cinéphiles et les professionnels du secteur, confirmant la position de la ville d’Annaba comme carrefour culturel méditerranéen et plateforme d’échanges artistiques entre les peuples de cette région riche en diversité et en créativité.
Sara Boueche