– Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar a mis l’accent, lundi à Alger, sur la nécessaire mise en place d’un plan national d’accompagnement des producteurs agricoles pour satisfaire les besoins du marché et éviter la pénurie et la hausse des prix.
Lors d’une conférence sur « la rationalisation de la consommation durant le mois du ramadhan », M. Boulenouar a précisé que « l’Algérie ne dispose pas actuellement d’un programme agricole à même de garantir la stabilité de l’approvisionnement, outre l’absence d’un plan national d’accompagnement des agriculteurs et producteurs des différents produits essentiels, à l’instar des viandes blanches ».
« L’absence de ce plan entrainera forcément une fluctuation des prix, si la demande est supérieure à l’offre pour une raison ou une autre », a-t-il souligné, considérant que « la stabilité de l’approvisionnement assurera certainement une stabilité des prix ».
M.Boulenouar, qui insiste sur l’impératif d’une stabilisation de la valeur de la monnaie nationale, considère qu' »on ne peut réaliser un développement économique et garantir la stabilité des prix sans veiller à la réévaluation du dinar ».
Il a, dans ce sens, évoqué la flambée des prix des produits de consommation, notamment les légumes et les viandes blanches durant la première semaine du ramadhan, certains produits ayant enregistré des augmentations oscillant entre 60% et 80 %.
Cette hausse des prix est due, selon M. Boulenouar, aux mauvaises conditions climatiques qui ont empêché la récolte de la production, notamment la pomme de terre, d’où la perturbation dans l’approvisionnement des marchés de gros.
« Les prix seront revus à la baisse durant la deuxième semaine du mois sacré, notamment ceux des produits agricoles, vu l’amélioration des conditions météorologiques », a-t-il rassuré.
S’agissant de la disponibilité des produits agricoles durant le mois sacré, le président de l’ANCA a indiqué que 300.000 tonnes de fruits et légumes et 25.000 tonnes de viandes rouges et blanches ont été commercialisées durant la première semaine ».
Près de 600 marchés de proximité et foires sont organisés durant le mois de Ramadhan, à travers le territoire national en vue de permettre aux citoyens « d’acquérir plusieurs produits au prix d’usine », a ajouté M. Boulenouar.
Concernant la hausse des prix des viandes, en dépit de l’autorisation de l’importation, le président de la commission nationale des distributeurs des viandes, Merouane Khir a expliqué ce phénomène par « l’absence de la concurrence » sur le marché, arguant que « les autorisations d’importation des viandes rouges congelées ont été accordées aux même opérateurs économiques qui importent les bétails vivants ».
Pour sa part, le président de la Fédération algérienne des Consommateurs (FAC), Zaki Hariz a souligné l’importance pour les pouvoirs publics de veiller à l’amélioration de la situation du marché, à travers l’adoption de mesures proactives et l’élaboration d’un plan prévisionnel de l’évolution de la demande par région et des moyens disponibles pour la satisfaire à partir de la production nationale.
Deux campagnes nationales de sensibilisation au gaspillage et à l’importance de réduire la consommation de sel et de sucre
La rencontre a été ponctuée par l’annonce de deux campagnes nationales de sensibilisation au gaspillage et à la réduction de la consommation du sel et du sucre dans les produits alimentaires, organisées par ladite Association en coopération avec les Directions du commerce à travers le pays, et les organisations de protection du consommateur.
Selon les chiffres avancés, l’Algérien consomme 42 kg de sucre par an, ce qui dépasse de loin la moyenne mondiale fixée à 25 kg /an.
L’Association avait proposé au ministère du Commerce d’amener les producteurs de café à respecter une dose raisonnable du sucre ajouté, le taux ajouté actuellement étant de 7%», a-t-il fait savoir.