Des gamins malicieux, des monstres terrifiants et des références aux films cultes des années 1980… Cette semaine, dans SERIELAND, Clémence Olivier vous emmène dans les coulisses de la série « Stranger Things », l’histoire d’un groupe d’enfants qui vont tout faire pour retrouver leur ami disparu mystérieusement.
Quand le tournage de la saison 1 de Stranger Things, débute en 2015, les acteurs principaux ont entre 11 et 13 ans. A cet âge là, les corps changent rapidement, les visages s’affinent, et les voix des garçons se transforment. Dans la vie ce n’est pas un problème, mais quand on produit une série cela devient tout de suite un peu plus compliqué. Car après le tournage, qui dure plusieurs mois, les équipes enchaînent toujours avec la post-production. C’est là qu’on ajoute la musique, les effets spéciaux, les sons. Et c’est là aussi que les comédiens réenregistrent certaines de leurs répliques en se doublant eux-mêmes.
Gaten Matarazzo doublé par une femme dans les deux premières saisons
Sauf qu’entre le tournage de la saison 1 à l’été 2015 et la post-production au printemps 2016, les voix des acteurs ont changé ! Et notamment celle de Gaten Matarazzo, le comédien qui joue Dustin, le rigolo, celui avec ses joues rondes, sa casquette vissée sur la tête et son cheveu sur la langue. Il a commencé à muer et sa voix est devenue un peu plus grave… Dans cet extrait, le présentateur américain Jimmy Kimmel s’en amuse…
De quoi causer compliqué les choses pour les créateurs, les frères Duffer.. Il leur était impossible de lui faire réenregistrer certains dialogues de la saison 1. Ca aurait été vraiment trop bizarre de l’entendre parler de différentes façons à plusieurs endroits de la saison. Ils ont donc dû se débrouiller avec la prise de son initiale. Pour la petite anecdote, sachez qu’en version française c’est une femme, une comédienne, qui double Gaten Matarazzo dans les deux premières saisons. En revanche, à partir de la saison 3, c’est un homme qui assure le doublage en VF.
Mais il n’y a pas que les voix des acteurs qui ont posé problème aux créateurs. Ils ont dû aussi s’adapter au fait que les comédiens grandissent. Entre deux tournages, il y a plus d’un an qui s’écoule. Et quand on a 13 ans et qu’on est en pleine croissance, un an ça peut changer beaucoup de choses ! Alors pour que le physique des comédiens colle parfaitement avec la narration, et pour éviter de devoir tourner à toute vitesse, les frères Duffer ont donc choisi de faire démarrer l’intrigue de la saison 2 un an après les événements de la saison 1. Comme ça, les comédiens grandissent en même temps que leurs personnages…
Faire évoluer les caractères des personnages
Les créateurs de la série feront la même chose pour la saison 3. Avec un saut dans le temps d’un an une fois encore. Et à l’écran ça fonctionne bien. Ces ellipses permettent de renouveler l’intrigue, de faire évoluer les caractères des personnages. En saison 3, par exemple, Dustin tombe amoureux, Mike gagne en indépendance. Will, lui, a du mal à grandir, il aimerait continuer à jouer à Donjons et Dragons avec ses copains. Bref, ça permet d’intégrer d’autres enjeux dans le récit…
D’ailleurs pour Matt Duffer, l’un des créateurs, la contrainte s’est même transformée en atout. Voir grandir les acteurs et leurs personnages en quasi temps réel, c’est une façon pour le public de s’y attacher. Et quand on voit les audiences de la saison 3, visionnée par plus 40 millions de spectateurs en une semaine, on se dit que la stratégie a plutôt bien marché 😉
Stranger Things
C’est 3 saisons (bientôt 4), 25 épisodes
Ils sont tous disponibles sur Netflix
(SELON MSN)