Au moins dix civils ont été tués vendredi soir, à la frontière, par des frappes pakistanaises, d’après Kaboul, qui a accusé son voisin d’avoir rompu le cessez-le-feu, selon le monde fr.
La trêve entre l’Afghanistan et le Pakistan, qui a volé en éclats après des frappes pakistanaises, va faire l’objet de discussions au Qatar, a rapporté la télévision d’Etat pakistanaise, samedi 18 octobre.
La chaîne a fait savoir que le ministre de la défense pakistanais, Khawaja Muhammad Asif, et le chef des services de renseignement pakistanais, le lieutenant-général Asim Malik, se rendraient dans la journée au Qatar pour mener des discussions avec les talibans afghans. Des négociations confirmées samedi matin par le gouvernement taliban. « Une délégation de haut niveau de l’émirat islamique, menée par le ministre de la défense Mohammad Yaqoub, est partie pour Doha aujourd’hui [samedi] », a annoncé le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, sur X.
Ces discussions interviennent alors qu’au moins dix civils ont été tués vendredi soir dans la province afghane de la Paktika, à la frontière, par des frappes pakistanaises, d’après Kaboul, qui a accusé son voisin d’avoir rompu leur cessez-le-feu. Trois joueurs afghans de cricket ont été tués par les frappes de vendredi. Leurs funérailles se tiendront samedi matin, a fait savoir un proche d’une victime à l’AFP.
Dans le cadre du cessez-le-feu qui a débuté mercredi à 15 heures (heure de Paris), le Pakistan avait affirmé que la trêve devait durer quarante-huit heures, mais l’Afghanistan avait estimé qu’elle serait en vigueur jusqu’à sa violation par la partie adverse. A son expiration selon le délai annoncé par Islamabad, aucune partie n’avait fait état de sa prolongation, ni annoncé officiellement de discussions bilatérales à son sujet.
Si un haut responsable taliban avait assuré à l’AFP vendredi soir que « l’Afghanistan ripostera » aux frappes pakistanaises, aucun tir n’a été entendu dans la nuit, d’après des correspondants de l’AFP dans la région. Zabihullah Mujahid avait estimé, vendredi soir, que des « négociations » pouvaient « régler les problèmes ».
Flambée de violences
Le cessez-le-feu avait ramené le calme dans les régions frontalières et à Kaboul, après une flambée de violences d’une rare intensité. Les affrontements ont fait des dizaines de morts, des combattants mais aussi des civils, surtout mercredi.
Jeudi, le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, avait jugé que la balle était « dans le camp » des autorités afghanes pour une trêve durable, dénonçant une nouvelle fois le fait que « des terroristes opèrent du côté afghan de la frontière avec impunité ». « Le Pakistan attend des actions concrètes et vérifiables du régime taliban contre ces éléments terroristes », a déclaré Shafqat Ali Khan, le porte-parole du ministère des affaires étrangères pakistanais, au cours d’une conférence de presse, assurant « essayer de travailler par la voie diplomatique pour (…) rendre durable » la trêve.
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La confrontation a commencé la semaine dernière après des explosions dans la capitale afghane que les autorités talibanes ont imputées au voisin pakistanais. En représailles, elles ont déclenché samedi dernier à la frontière une offensive, à laquelle Islamabad avait promis une « réponse musclée ».
La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan a dit, jeudi, avoir recensé 37 civils tués et 425 blessés du côté afghan de la frontière en ces quelques jours, appelant les deux parties à mettre un terme aux hostilités « de façon durable ».
Le calme est revenu dans la capitale afghane où, peu de temps avant l’annonce du cessez-le-feu mercredi, de nouvelles explosions avaient retenti. Elles n’ont pas été revendiquées mais des sources de sécurité pakistanaises ont fait état de « frappes de précision » contre un groupe armé. La semaine dernière, les premières déflagrations avaient eu lieu au moment où débutait une visite inédite du chef de la diplomatie talibane en Inde, l’ennemi historique du Pakistan.
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Le Monde avec AFP
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