ALGER- Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a affirmé, mercredi, que l’autosuffisance était le seul moyen de mettre le pays à l’abri de la fluctuation des prix et à la pénurie subite des produits de première nécessité.
Répondant aux questions des sénateurs dans le cadre du débat du Plan d’action du Gouvernement, en plénière présidée par Salah Goudjil, président du Conseil, M. Benabderrahmane a souligné que l’Etat a pris une série de mesures urgentes pour assurer un approvisionnement régulier du marché et a recouru à l’utilisation des différents mécanismes de régulation pour la maîtrise de la hausse des prix.
Il a cité, dans ce sens, les efforts consentis en matière de lutte contre le monopole et la spéculation, principaux facteurs à l’origine de la hausse des prix, soulignant que « l’Etat garantit par le biais de ses différentes institutions, l’approvisionnement du marché en quantité et qualité nécessaires, à travers les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie et de l’industrie pharmaceutique ».
Le Gouvernement envisage d’intensifier les opérations de contrôle et de durcir les mesures coercitives contre les contrevenants et les spéculateurs, principaux facteurs à l’origine de la hausse des prix.
Il a évoqué également les impacts de la situation générale des marchés internationaux et l’observation des taux d’inflation élevés au regard de la crise sanitaire de par le monde.
Répondant à une question sur les moyens de financement de l’économie, M. Benabderrahmane a cité en premier lieu la politique de rationalisation des dépenses et de maîtrise des importations, notant que « l’Etat n’envisage pas de recourir à l’endettement extérieur ou à la planche à billets ».
M.Benabderrahmane a prévu, dans ce contexte, une baisse de la valeur des importations de l’Algérie à la fin de l’année 2021 de plus de la moitié de la valeur enregistrée en 2014 pour atteindre 30,4 milliards de dollars, arguant que cette baisse traduit « le niveau de la corruption et du gaspillage que connaissait le pays » durant les précédentes années.
Le Premier ministre a affirmé que « le Gouvernement a pris au sérieux la question de la révision des salaires », ajoutant qu’il traitera de cette question selon une approche participative inclusive, dans le cadre d’une large réforme du système de la fonction publique ».
Le Gouvernement effectuera une évaluation minutieuse des politiques des salaires à la base d’enquêtes et d’études concernant tous les domaines d’activités y compris le secteur économique, a poursuivi M. Benabderrahmane.
Cette opération est susceptible d’orienter les choix du Gouvernement en termes de politiques des salaires et des revenus en vigueur au niveau national, a mis en avant le Premier ministre, soulignant qu’elle était soumise à une batterie de mesures, de normes et de facteurs, notamment en ce qui concerne la productivité nationale et la moyenne d’inflation, outre la situation économique générale du pays.
Par ailleurs, le Premier ministre a estimé que la solution radicale pour la préservation du pouvoir d’achat loin des solutions conjoncturelles, demeure en la relance de l’économie et la réalisation de la dynamique économique permettant, outre la création de richesses et d’emplois.
D’autre part, l’Etat a décidé de récupérer toutes les entreprises industrielles en mesure de contribuer à la diversification industrielle, a-t-il soutenu, précisant qu’il est procédé actuellement à la définition de ces entreprises et à leur mise en production, conformément à un cahier des charges rigoureux fixant l’efficacité et la rentabilité comme premier critère, avec la possibilité d’établir un partenariat avec le secteur privé, a ajouté le Premier ministre.
Il a affirmé, dans ce sens, la prise des mécanismes nécessaires à l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques, à travers l’élaboration de contrats de performance en faveur des gestionnaires et la dépénalisation de l’acte de gestion, rappelant que le tissu industriel national a été abandonné durant les années 90, marquées par une renonciation aux capacités nationales et une focalisation sur l’importation qui a anéanti la production locale.
Pour ce qui est de la numérisation des services administratifs qui concernent directement le citoyen, le Premier ministre a indiqué qu’il s’agissait d’une « priorité » dans le Plan d’action du Gouvernement.
Pour la réussite du transfert numérique, M. Benabderrahmane a souligné l’impératif d’assurer un bon débit internet et de développer la maîtrise de la technologie, loin de la dépendance et de créer portail gouvernemental facilitant l’accès aux différentes services.
Il a annoncé, en outre, le lancement prochain de la plateforme numérique nationale unifiée » dédiée aux doléances des citoyens, laquelle fera obligation à tous les organismes publics de trancher ces doléances.
M.Benabderrahmane a indiqué que le Plan d’action du Gouvernement « consacre le droit du citoyen à introduire des doléances et à obliger l’Administration à y répondre », notant que « le Gouvernement s’attèle à la mise en place des mécanismes pratiques y afférents, à travers l’installation de cellules d’accueil des citoyens au niveau de l’ensemble des organismes et administrations publics ».
A cet effet, le Gouvernement s’est engagé dans le processus de réforme du modèle d’aide pour un ciblage social plus juste des parties concernés en passant au système des transferts monétaires au profit des familles nécessiteuses », a ajouté le Premier ministre, précisant que « le Gouvernement est en passe de parachever l’élaboration du registre national unifié dans le cadre de la politique sociale de l’Etat visant « un meilleur ciblage » de l’aide destinée aux catégories vulnérables et défavorisées ».
Par ailleurs, le Premier ministre a appelé les investisseurs privés à investir prochainement le domaine des transports aérien et maritime, jusque là non autorisé, précisant que « l’investissement est désormais ouvert, particulièrement pour certains secteurs jusque là interdits officieusement et qui sont actuellement autorisés officiellement ».
Selon APS