Ouverture de l’année judiciaire :   Le discours du Président Tebboune trace les contours d’une nouvelle étape pour le secteur  

– Le discours du président de la République, Abdelmadjid Tebboune prononcé dimanche à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2021/2022, a tracé les contours d’une nouvelle étape qui jette les bases d’une justice permettant au magistrat de s’acquitter de ses missions dans de meilleures conditions et où prévaudra la suprématie de la loi. 

A ce propos, le Président Tebboune a affirmé que les changements qu’entend appliquer l’Etat, notamment pour le secteur de la justice, constituaient « une nouvelle page jetant les bases d’une justice permettant au magistrat de s’acquitter de ses missions avec impartialité et un haut sens de professionnalisme, en se limitant uniquement à la loi ».

Le Chef de l’Etat a rappelé, dans ce cadre, les « dispositions inédites » prévues par la Constitution, des articles qui « consacrent l’indépendance du pouvoir judiciaire et réalisent les aspirations du peuple algérien, de manière à restituer la confiance des citoyens envers la justice », exprimant son attachement à « améliorer la situation socioéconomique des magistrats ».

Et d’afficher son engagement « total » à procurer aux magistrats « toute la protection et leur réunir toutes les conditions leur permettant d’accomplir leurs missions convenablement et, partant, imposer la force de la loi en tout état de cause ».

Le Président Tebboune s’est dit convaincu que « la construction d’un état de droit passe inéluctablement par une justice indépendante à laquelle ont totalement confiance les membres de la société ».

Soulignant la nécessité pour tout un chacun, sans exception et qu’importe sa position au sein de l’Etat, de respecter les décisions de la justice et de veiller à leur exécution, le Chef de l’Etat a rappelé que l’exécution des jugements était « une condition fondamentale et essentielle participant de la souveraineté du peuple », dans la mesure où, a-t-il dit, « les jugements sont rendus au nom du peuple algérien et traduisent dans les faits l’esprit de la loi et les objectifs voulus par le législateur à travers des lois votées par les représentants du peuple ».

La qualité du travail judiciaire est également tributaire de « l’intérêt devant être accordé à la spécialisation des juges afin d’assurer un traitement efficace des affaires complexes dont le nombre a augmenté ces dernières années », a ajouté M. Tebboune.

Dans ce sillage, il a souligné la nécessité d' »attacher une importance particulière à la formation spécialisée des juges dans divers domaines, notamment les crimes économiques, financiers et cybernétiques, l’arbitrage, le commerce international, les techniques bancaires et d’autres domaines qui nécessitent des compétences qui ne sauraient être acquises sans une formation de base de qualité et une formation continue adaptée aux changements incessants dans ces différents domaines ».

Le changement « global et véritable » que le président de la République s’est engagé à opérer dans tous les secteurs de l’Etat se veut, en effet, une « nouvelle page » pour l’édification d’un « Etat en mesure de relever les défis et de rompre avec les pratiques immorales et criminelles du passé, dominées par le pillage et la corruption qui ont tout profané, porté préjudice à l’économie nationale et déformé l’action politique, en entrainant la détérioration des relations entre le citoyen et son Etat ».

Le redressement de ces « dangereux dysfonctionnements » nécessite « la moralisation de la vie publique et la poursuite de la lutte, par la loi, contre la dilapidation des deniers publics, le blanchiment d’argent, le népotisme et le clientélisme ainsi que la consécration de la transparence pour la préservation de l’argent public », a souligné le Président de la République.

Et de poursuivre « l’Etat a fermement fait face à de nombreux actes criminels dont les auteurs avaient tenté de glisser le pays vers une ambiance de chaos, de suspicion et d’inquiétude, notamment à l’ombre de la crise sanitaire due à la propagation de la pandémie », à l’image de « la désinformation, la diffusion des discours de haine, l’usage des médias pour déstabiliser la sécurité et la stabilité à l’intérieur du pays et les tentatives d’entamer le tissu social ».

Le Président Tebboune a souligné, dans ce cadre, l’attachement de l’Etat à « promulguer une loi pour la lutte contre les spéculateurs qui guettent la moindre occasion pour augmenter les prix et toucher au pouvoir d’achat du citoyen ».

S’adressant aux membres de la corporation de la Justice, le Premier magistrat du pays a relevé que « l’application de ces lois incombe à la magistrature en vue de garantir la quiétude et la sécurité des citoyens et de leurs biens face à la recrudescence inquiétante de la délinquance et de la criminalité qui portent préjudice à l’intégrité et à la quiétude de la vie sociale ».

Le Président de la République n’a pas manqué de soulever les aspirations du citoyen qui aspire à « une Justice de qualité qui tranche dans ses affaires dans des délais raisonnables avec des procédures allégées ».

 

Nécessaire révision de la politique carcérale

 

Pour concrétiser l’efficience escomptée dans le traitement de certaines affaires, le Président Tebboune a mis l’accent sur la nécessité « d’encourager la conciliation à l’amiable en tant qu’alternative au règlement des contentieux pour alléger le fardeau sur la justice, en évitant les procès longs et couteux ».

« La révision de la politique carcérale occupe une place privilégiée dans le processus de réforme de la justice pour avoir un impact positif sur la société », a-t-il précisé, soulignant que le nombre croissant de la population carcérale grève le budget de l’Etat et n’est pas profitable à la société, ce qui exige de trouver d’autres solutions plus efficaces, dont l’encouragement des peines alternatives à la peine d’emprisonnement et l’attention nécessaire à accorder à la politique de réinsertion et à l’aspect préventif.

Concernant la poursuite de la lutte contre les crimes économiques en assurant les conditions idoines aux gérants, le Président Tebboune a rappelé les instructions données dans ce sens au gouvernement. Des directives « interdisant l’ouverture d’enquêtes sur la base de lettres anonymes, parallèlement à d’autres mesures visant à assurer des garanties aux responsables locaux en vue de réunir les conditions qui leur permettent de faire preuve d’esprit d’initiative et d’assumer la responsabilité ».

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