LPF 2026
Le ministère des Finances a présenté devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) les grandes lignes du projet de Loi de finances 2026, marquées par la mise en place d’une procédure exceptionnelle de régularisation fiscale volontaire. Ce dispositif, prévu par l’article 89 du projet, offre aux personnes physiques et morales la possibilité de régulariser leur situation fiscale sans poursuites ni pénalités, moyennant une imposition unique et libératoire de 10 % sur les montants déclarés.
Lors de la séance tenue mercredi soir et prolongée jusqu’à 23h, le directeur général des impôts, M. Hcish, a expliqué que cette mesure vise à « rétablir la confiance entre le citoyen et l’administration » tout en intégrant l’argent circulant dans le secteur informel dans le circuit économique officiel.
Les contribuables concernés disposeront jusqu’au 31 décembre 2026 pour déposer une déclaration simplifiée auprès de la direction des impôts de leur wilaya, mentionnant les montants et revenus non déclarés. En contrepartie, ils bénéficieront d’une exonération totale de pénalités et de poursuites judiciaires.
Cette régularisation, selon Hnish, ne constitue pas un simple pardon fiscal, mais « un appel à une nouvelle ère de transparence et de coopération entre les contribuables et l’État ». Des campagnes de sensibilisation nationales seront lancées pour encourager les citoyens à profiter de cette opportunité, avec des facilités de paiement adaptées aux capacités financières des déclarants.
Des objectifs stables pour 2026-2028
Lors de la séance suivante, tenue jeudi, Said Ahmed Louhaj, directeur de la planification au ministère des Finances, a détaillé les prévisions économiques pour la période 2026-2028. Selon lui, la croissance économique nationale devrait atteindre 4,5 %, portée par une hausse de 5,7 % des secteurs non-hydrocarbures (agriculture, industrie, construction et services).
Le taux d’inflation, quant à lui, devrait reculer à 3,25 % d’ici fin juin 2025, grâce à la stabilisation des prix des produits alimentaires et des services. Le budget 2026 repose sur un prix de référence du baril de pétrole fixé à 70 dollars et un prix de marché de 60 dollars, avec un objectif de diversification des exportations hors hydrocarbures afin d’assurer la durabilité des ressources financières de l’État.
Les députés membres de la Commission ont salué l’esprit de réconciliation du dispositif fiscal, tout en demandant des garanties de transparence et d’équité dans sa mise en œuvre. Ils ont également insisté sur la nécessité de lier la croissance prévue à la création d’emplois durables, au renforcement du pouvoir d’achat, et à la maîtrise du déficit budgétaire dans un contexte marqué par la volatilité des revenus pétroliers.