La faculté des sciences de l’information et de la communication de l’université Alger 3 a organisé mardi dernier une cérémonie d’hommage à la mémoire du professeur Brahim Brahimi, au cours de laquelle plusieurs enseignants et amis ont évoqué un enseignant « militant et humaniste » qui a consacré sa vie au service du journalisme et à la liberté de la presse en Algérie.
Dans son intervention, le recteur de l’université d’Alger 3, M. Mokhtar Merzeg souligne que le professeur Brahimi a consacré « toute sa vie pour l’encadrement des générations », ajoutant que l’on ne peut pas parler aujourd’hui de » la liberté de la presse et le droit à l’information » sans évoquer le nom du professeur qui était aussi un militant politique qui a formé plusieurs générations de journalistes et « défendu la liberté d’opinion et l’indépendance des médias », estime-il.
Zoubir Chaouche-Ramdane, professeur des universités et ancien doyen de la faculté des sciences de l’information et de la communication entre 1986 et 1990, a parlé d’un homme « modeste », « disponible », « franc » et « courageux ».
« On ne peut pas parler de droit de la presse ou de l’éthique sans citer Brahim Brahimi. Il était incontournable, une référence », témoigne M. Chaouche-Ramdane.
Le directeur de l’école nationale supérieure du journalisme et des sciences de l’information (ENSJSI), Benzaoui Abdeslam, a évoqué « l’humanisme » de Brahim Brahimi qui n' »hésitait pas, dit-il, à « partager son salaire » avec ses collègues au tout début de leur carrière d’enseignants à l’université.
Il ajoute qu’il « faut penser à organiser une journée d’étude au niveau de l’Ecole pour parler du parcours de Brahimi et de son œuvre universitaire ».
Le professeur Brahimi qui était à la fois un chercheur académique et un militant, « était proche des journalistes et avait contribué à la création du conseil supérieur de l’information », témoigne Amar Seghir, un ancien directeur des études à l’école de journalisme qui l’a connu dans les années 1970.
Selon lui, Brahim Brahimi et Zohir Iheddaden ont « fourni les ouvrages nécessaires à l’école de journalisme ».
A la fin de la cérémonie qui s’est déroulée à l’amphithéâtre « Nelson Mandela », les enseignants, amis et les membres de la famille du défunt ont assisté à l’inauguration d’un amphithéâtre qui porte le nom de Brahim Brahimi au niveau de la faculté des sciences de l’information et de la communication (FSIC).
Auteur de plusieurs ouvrages comme » le pouvoir, la presse et les intellectuels en Algérie » (1989), » le pouvoir, la presse et les droits de l’homme » (1998) et « le droit à l’information à l’épreuve du pari unique » paru en 2002, le professeur Brahim Brahimi était le fondateur et premier directeur de l’Ecole nationale supérieure du journaliste et des sciences de l’information (ENSJSI),en octobre 2009. Une école qu’il a dirigée jusqu’à son départ en retraite en 2013.
Né le 02 février 1946 à Bir Ghbalou dans la wilaya de Bouira, Brahim Brahimi est décédé le 22 septembre 2018 à l’âge 72 ans.