Durant le mois sacré de Ramadan, les dépenses des ménages algériens passent du double au triple, ce qui se traduit par un besoin pressant d’argent. Cette tension de la demande se traduit par une forte pression sur les guichets d’Algérie poste et des banques publiques et privées qui ont du mal à faire face à la demande vu le manque de liquidités. Un problème qui risque de compliquer les dépenses des ménagères, particulièrement durant le mois de Ramadhan qui connait un rush des citoyens vers les Souks et les marchés des fruits et légumes. Le problème de l’indisponibilité de liquidité n’est pas d’aujourd’hui, il persiste depuis plusieurs mois. Ni les assurances des agences postales, ni des banquiers et ni celles des pouvoirs publics ne sont convaincantes pour atténuer l’angoisse qui s’installe dans le pays. Les files d’attente se dessinent chaque jour devant les bureaux de poste et les distributeurs automatiques de billets (DAB). La plupart des DAB sont soit hors service, soit en manque de billets, soit en cours de démarrage. Ce qui a pour effet, de susciter une vive tension et parfois même des altercations entre les usagers, partagés entre colère et exaspération. Alors que les responsables d’Algérie Poste assurent depuis des mois que la crise de liquidités n’est que conjoncturelle, cette dernière n’a que trop duré. Les clients d’Algérie Poste sont nombreux à signaler leur retour bredouille des agences après des heures d’attente. Cette situation, qui intervient en pleine période de Covid-19 et qui coincide avec le versement des pensions de retraite et des ayants droit, pénalisent à nouveau les clients d’Algérie Poste et des banques. De plus en plus décriées pour leur mauvaise gestion. Les scènes des personnes confrontées à de longues files d’attente, parfois au mépris des règles sanitaires et gestes barrières, n’ont pas manqué d’exprimer leur colère. Un homme, lassé, a décidé d’abandonner. «Cela fait deux jours que je rentre bredouille chez moi. Je me retrouve dans des files d’attente pendant de longues heures sans pouvoir accéder aux guichets »s’exclama-t-il ! « Je travaille et je ne pourrais pas trop m’attarder», confie-t-il. «Cette situation est intenable, et aucune explication précise et convaincante ne nous est apportée», dira-t-il en colère. Selon lui, un employé a annoncé la veille une rupture de liquidités après une longue journée d’attente. «Je ne voudrais pas encore perdre mon temps, je reviendrai très tôt demain», dira le plaignant.
Sarah Yahia