La santé mentale de l’enfant et de l’adolescent se heurte à bien de difficultés et d’insuffisances dans notre pays. C’est le moins que l’on puisse dire sur les centres spécialisés qui manquent dans la wilaya d’Annaba. Plusieurs parents d’enfants autistes dénoncent le manque flagrant des centres spécialisés dans la prise en change des jeunes atteints de ce trouble de la communication et du comportement. Selon eux, la création d’un établissement spécialisé, équipé de moyens nécessaires pour aider à l’insertion sociale de ces enfants, est devenue plus que nécessaire pour cette tranche de société surtout que les infrastructures existantes au niveau de la wilaya sont insuffisantes et saturées et qu’il n’existe plus de places pour inscrire leur enfant. Au manque de structures spécialisées, s’y ajoutent l’absence d’un accompagnement de professionnels, de prise en charge psychologique, alors que les refus d’intégration scolaire sont légion. L’inexistence d’un plan autiste global et sérieux met les familles concernées dans des situations parfois dramatiques. Contacté par nos soins un pédopsychiatre nous affirme que « La maladie est très grave, handicapante… et sa prise en charge médicale et psychiatrique est très lourde. «Une famille qui a un enfant autiste ne peut heureuse comme toutes les autres familles ». Le professeur est très critique à l’égard du laisser-aller des autorités compétentes vis-à-vis de ce domaine de la santé qui mérite pourtant tous les égards. Sachez qu’un autiste qu’on n’éduque pas, qu’on ne stimule pas, régresse et devient violent», prévient-il. Une situation qui a peu de chances de s’améliorer faute d’établissements dédiés aux personnes autistes : «Il n’y a pas suffisamment de centres pour prendre en charge tous ces enfants dont le nombre s’accroit de jour en jour. Ce qui ne peut qu’attiser la souffrance des parents. C’est vrai qu’il existe quelques centres à Annaba. Mais ce n’est pas du tout suffisant. Il y a peu de structures adaptées à ce genre de patients, ce qui suppose de grands espaces, un matériel éducatif adéquat. Il n’existe pas non plus de tests pour évaluer ces enfants.» Scolarité compromise…n’est-il pas urgent de réfléchir sur une extension des centres de prise en charge de cette maladie ? Les autorités locales de la wilaya ainsi que les services de la DAS devraient se pencher sérieusement sur la question et apporter les réponses adéquates.
Imen.B