Baisse de vigilance ou bien retour conjoncturel, coïncidant avec la rentrée scolaire et l’approche de la fête du Mawloud Ennabaoui Echarif, le commerce informel reprend de plus belle à Annaba, bravant les nombreuses mesures décrétées, au cours des dernières années, pour l’éradiquer et débarrasser l’économie nationale et, dans certains cas, la santé publique, de sa nuisance. En effet, les chaussées et les trottoirs sont à nouveau squattés par les vendeurs ambulants. Chaussettes bon marché, vêtements, jouets, légumes et fruits, fournitures scolaires, accessoires de ménage,….sont étalés et proposés aux badauds dans les rues et ruelles du centre-ville d’Annaba. Un petit tour au centre-ville nous permettra en effet de constater que celui-ci jouit d’une impunité quasi totale. Pratiquement toutes les artères et les moindres espaces sont squattés par des dizaines de vendeurs à la sauvette. Les marchés de commerce frauduleux sont en train de prendre des proportions alarmantes en plein centre-ville. Des centaines de vendeurs informels squattent les espaces publics au niveau des grands boulevards. Ainsi, la circulation automobile au niveau de ces rues est complètement perturbée, avec tous les dangers qui peuvent en découler, sans rappeler les risques encourus pour les piétons qui se voient obligés d’emprunter la chaussée au risque de se faire heurter par les automobilistes. D’ailleurs cette situation a amené les commerçants légaux à monter au créneau. Ils se plaignent de cette anarchie, qui les pénalise en créant une concurrence déloyale, car, selon eux, les vendeurs à la sauvette et marchands ambulants sont dispensés du paiement des impôts, proposant des produits bas de gamme ou contrefaits.
Des consommateurs, plus prudents, préfèrent ne pas prendre le risque d’acheter des produits périssables par crainte des conditions d’hygiène, jugées mauvaises ou peu fiables. « « Je ne m’aventure jamais à acheter ces produits, dont j’ignore la date de péremption et la traçabilité », témoigne une passante, qui dit bouder les marchandises proposés aux marchés informels, malgré leurs prix attractifs ».
« Nous souhaitons en tant que citoyens et consommateurs, que la wilaya mette fin à la situation désolante de ces activités commerciales informelles, marquées par un manque criard d’hygiène et de respect des normes de commercialisation de produits de large consommation », expriment un des citoyens.
Malgré les importantes saisies qui ont été opérées lors des différentes descentes de la police, le phénomène persiste toujours. Les gens se bousculent devant ces vendeurs qui abandonnent leurs ordures au bord de la chaussée, une fois la journée achevée.
Sarah Yahia
