Le Festival du Film Méditerranéen d’Annaba consacre la diversité cinématographique

 

La cinquième édition du Festival du Film Méditerranéen d’Annaba s’est achevée avant-hier mardi au théâtre régional ‘’Azzedine Medjoubi’’ dans une atmosphère empreinte d’émotion et de célébration, marquant l’affirmation progressive de cette manifestation culturelle comme un rendez-vous incontournable du cinéma méditerranéen. La cérémonie de clôture a couronné les œuvres les plus remarquables dans trois catégories distinctes – court métrage, long métrage et documentaire – témoignant de la vitalité et de la diversité créative du bassin méditerranéen.

 

Une domination algérienne dans le court métrage

 

Dans la catégorie du court métrage, le cinéma algérien a brillé de tous ses feux. La prestigieuse Gazelle d’or a été attribuée à « Sans vous » de Nadjib Oulebsir, tandis que la Gazelle d’argent est revenue à « Affaire d’honneur » d’Oussama Koubi, confirmant ainsi le dynamisme de la jeune génération de cinéastes algériens. Cette reconnaissance témoigne de la maturité artistique atteinte par le court métrage national, désormais capable de rivaliser avec les productions internationales.

Le jury a également distingué par des mentions spéciales deux œuvres engagées : « Waad Saghir » (Petite promesse) de Palestine et « Achr dakaik asghar » (10 minutes de moins), une coproduction algéro-palestinienne qui illustre la pertinence des collaborations transfrontalières dans l’espace méditerranéen.

 

Un palmarès international pour le long métrage

 

La compétition du long métrage a révélé l’ouverture géographique du festival avec un palmarès résolument international. La Gazelle d’or a été décernée à l’œuvre turque « Quand la noix devient jaune », tandis que le prix du jury a distingué « Day Zero » de Syrie, un film qui témoigne de la résilience du cinéma dans un contexte de conflit prolongé.

Sur le plan des interprétations, l’artiste Salim Kechiouche a été récompensé pour son rôle dans « Bin u bin », recevant le prix du meilleur acteur, tandis que l’italienne Lucia Sardo s’est vue décerner le prix de la meilleure actrice. Le film espagnol « L’île des faisans » a obtenu le prix du meilleur réalisateur et « Africa Star » de Chypre celui du meilleur scénario. Une mention spéciale du jury a également été accordée au film grec « Wishbone », soulignant la richesse des propositions artistiques présentées lors de cette édition.

 

 

Le documentaire libanais à l’honneur

 

Dans la catégorie documentaire, c’est le film libanais « Confessions d’une guerre » qui a remporté la Gazelle d’or, s’imposant face à une concurrence relevée. Des attestations d’honneur ont été décernées à « Ingénieur de son de Ghaza » de Palestine et « Le bord des rêves » d’Égypte, deux œuvres qui illustrent la capacité du documentaire à capter les réalités complexes du monde arabe contemporain.

Le prix Amar El Askri du meilleur documentaire a couronné la production algérienne « El Mokh » des réalisateurs Salimani Mohamed Cherif et Younès Boudali, confirmant une fois encore la qualité de la production nationale.

 

Le prix de l’intelligence artificielle

 

Cette cinquième édition s’est également distinguée par l’introduction d’un nouveau prix consacré à l’intelligence artificielle, témoignant de la volonté du festival d’accompagner les mutations technologiques du septième art. Ce prix inaugural est revenu au film tunisien « Nafass bin nafassaïne » (Entre deux souffles) de Zoubeir Jelassi, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’intégration des technologies émergentes dans la création cinématographique méditerranéenne.

 

La cérémonie de clôture a été marquée par une minute de silence à la mémoire de l’artiste algérien Faouzi Saïchi, récemment disparu, en présence de figures culturelles et diplomatiques dont le représentant de l’ambassade d’Espagne en Algérie, pays invité d’honneur de cette édition.

Dans son allocution, Mohamed Allal, commissaire du festival, a qualifié cette édition d’« exceptionnelle », affirmant qu’elle avait « exaucé un rêve » et ouvert « les portes de l’ambition pour faire d’Annaba une icône de la Méditerranée et un vaste espace du cinéma ». Il a particulièrement souligné le succès des journées de l’industrie cinématographique d’Annaba, qui ont « ouvert des perspectives aux jeunes » en démontrant que « le cinéma appartient à tous et constitue une création couronnant une grande action collective ».

Pour Mohamed Allal, le Festival du Film Méditerranéen d’Annaba transcende sa dimension artistique pour devenir « un rendez-vous culturel majeur, un pont entre les peuples et un espace pour placer le cinéma algérien sur la scène méditerranéenne et internationale ». Cette vision ambitieuse positionne Annaba comme un futur hub cinématographique régional, capable de rivaliser avec les festivals établis du bassin méditerranéen.

Sara Boueche

 

 

Articles similaires

EL TARF / Chbaita Mokhtar   Sûreté de wilaya : Démantèlement d’un réseau de trafic de drogues dures

chef

ANNABA / Solidarité   Une grande caravane médicale pour le don de sang

chef

ANNABA / Protection civile   Deux enfants égarés retrouvés sains et saufs grâce à une opération conjointe de recherche

chef