Tir appelle les opérateurs à contribuer davantage dans le financement de l’économie

– Le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Rédha Tir, a appelé dimanche à Alger les opérateurs privés à contribuer davantage dans le financement des projets économiques en Algérie afin d’atténuer la pression sur le trésor public.

Intervenant lors d’un atelier organisé par le Conseil sous le thème « Financement de l’économie : mobilisation des capitaux privés pour des investissements utiles », M. Tir, a estimé que « les opérateurs privés doivent prendre des risques en investissant dans des secteurs tels que la biotechnologie, l’industrie pharmaceutique et d’autres secteurs ».

Le président du CNESE a souligné, dans ce cadre, que le financement de l’économie nationale devra se faire en recourant, non pas au Trésor public, mais à l’épargne privée, ou encore aux capitaux dormants ou exploités dans le secteur informel.

Lors de cet atelier, les participants ont souligné notamment l’opportunité de recourir aux différents modes de la finance islamique pour mobiliser les capitaux privées dans le financement des projets.

Dans ce sens, le fondateur et manager de Tell Group, Yacine Bouhara, a mis en avant le rôle positif que pourrait jouer les  « sukuk » (obligations islamiques) dans l’incitation des investisseurs privés à s’impliquer davantage dans le financement de l’économie nationale.

Pour sa part, le président d’Algeria Clusters, Mourad Bouattou, a considéré que la Banque islamique de développement (BID), de par son statut d’institution multilatéral à laquelle contribue l’Algérie, est en mesure, par exemple, de financer les exportations vers l’Afrique.

Quant au PDG du groupe Cevital, Issad Rebrab, il a cité un autre mode de financement, à savoir le crédit acheteur, autrefois utilisé dans les années 80 mais actuellement interdit par la Banque d’Algérie, permettant de bénéficier de taux d’intérêt pratiquement négatifs, au niveau international, tout en donnant accès à des crédits à l’étranger et en devise, sans recourir aux ressources du Trésor public.

M.Rebrab a noté, également, que les institutions financières internationales peuvent accompagner des opérateurs privés dans des projets, « pour peu qu’ils soient bancables ».

L’économiste Mohamed-Chérif Belmihoub a relevé, par ailleurs, que le foncier des entreprises publiques représente une opportunité qui peut attirer les opérateurs privés à venir investir au vu de la valeur de ce foncier.

S’exprimant sur les entraves des financements privés, la PDG du groupe Saidal, Fatoum Akacem a soulevé le problème de l’instabilité réglementaire et juridique.

Mme Akacem a cité l’exemple d’un contrat de joint-venture dans le domaine des produits innovants et de biotechnologie que Saidal s’apprête à signer mais que le changement de réglementation pourrait le compromettre au vu des problèmes qui pourraient se poser pour le partenaire étranger du groupe pharmaceutique public.

De son coté, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Sami Agli, a appelé « à débureaucratiser les procédures et à aller vite vers la traduction des réformes initiées par les autorités en faits ».

Il a déploré le fait que le Comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref) ne se soit pas réuni depuis près d’une année et demie, ce qui a retardé, selon lui, les dossiers des investissements déposés par des opérateurs, notamment privés.

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