phénomène de sécheresse qu’a connu ces dernières années la wilaya de Blida a provoqué une baisse « significative » du niveau d’eau de plusieurs lacs et l’assèchement de certains autres, d’où la nécessité d’intensifier les efforts pour protéger les zones classées humides, a-t-on appris auprès de la Conservation des forêts de la wilaya de Blida.
Dans une déclaration à l’APS à la veille de la célébration de la Journée mondiale des zones humides coïncidant avec le 2 février de chaque année, le chef du département de l’Expansion des richesses et de la Protection des terres à la Conservation des forêts de wilaya, Mohamed Mokadem a estimé que le problème de la sécheresse que connaît l’Algérie ces dernières années, est devenu l’une des causes les plus importantes menaçant la disparition des lacs, dont beaucoup ont été complètement taris par la sécheresse, à l’instar du lac Dhaya (adjacent à la wilaya de Médéa), connu sous le nom du « lac suspendu qui ne s’assèche jamais ».
Situé à 1.230m d’altitude sur une superficie de deux hectares, le lac Dhaya, dont le niveau des eaux n’a jamais été aussi bas que ces dernières années, a été complètement asséché l’été dernier lorsqu’il est devenu « une terre aride empruntée par les véhicules », a regretté le même responsable.
La même situation a été enregistrée au barrage El-Moustakbal d’El Affroun à la frontière avec la wilaya d’AïnDefla, qui s’est également asséché durant l’été dernier. Les pluies du mois de novembre dernier ont permis à ce barrage et au lac Dhaya de restituer une partie de leurs eaux.
De nombreux lacs d’Oueds Djer et Chiffa, les Sebkhat à Oued Alaik et les étangs de Sidi Hammad (Meftah), Sidi Hamouda (Bouguerra), Salsala (Larbaa) et MagtaaLazrag (Hammam Melouane), ainsi que d’autres ont connu la même situation durant l’été dernier, ce qui a impacté l’équilibre environnemental, étant donné que ces zones constituent un refuge de prédilection pour plusieurs oiseaux migrateurs.
- Mokadem a en effet, constaté l’absence de plusieurs oiseaux migrateurs qui fréquentaient ces zones les années précédentes, après l’assèchement de leurs eaux et le dessèchement de leurs plantes, à l’instar du lac Dhaya qui est considéré comme un réservoir diversifié de la richesse animalière et végétale et des types des oiseaux comme les cigognes, les aigles royaux, les perdrix, les canards, l’Aquila et de nombreux oiseaux migrateurs.
Il a relevé que cette situation a également impacté les habitants qui s’approvisionnaient en eau des lacs et tiraient profit de ces zones touristiques par excellence, visités par des familles en quête de repos et de quiétude et pour se rafraichir en été.
Les incendies qui ravagent le couvert végétal, le surpâturage et le jet anarchique des déchets sont les autres phénomènes qui impactent négativement les zones humides, ce qui requiert davantage de sensibilisation à l’importance de la préservation de ces zones, au vu de leur grande importance dans nos vies et la vie de la nature, de l’avis e la conservation des forêts.
Large reboisement dans le périmètre des zones humides
Pour protéger les zones humides des différents dangers, la conservation des forêts de la wilaya a tracé, à l’occasion de la Journée internationale des zones humides célébrée cette année sous le thème « Agir pour les zones humides, c’est agir pour l’homme et la nature », un riche programme qui prévoit l’organisation de plusieurs opérations de reboisement dans le périmètre de ces zones, a indiqué le chef de service de l’extension de la ressource forestière et de la protection des terres.
Une campagne de plantation de 400 arbustes dans le périmètre du barrage de Tlaoulakhit dans la commune d’Affroun (Ouest) débutera mercredi et verra la participation de plusieurs associations, établissements et institutions.
Cette campagne sera suivie par de larges opérations de sensibilisation sur l’importance de préserver les zones humides de la pollution et du surpâturage.
La conservation des forêts a programmé la plantation de quelque 19.000 arbustes répartis sur 34 hectares du couvert végétal, à travers 11 communes dont la majorité est située dans la partie est de la wilaya, à l’instar des communes de Djebabra, Larbâa, Bougara et de Hammam Melouane.
Des hectares ont été plantés de différentes variétés végétales dans la région de MagtâaLazreg à Hammam Melouane, Sidi Hammouda à Meftah, le barrage d’El Moustakbal à Oued Djer et le Lac de Dhaia sur les hauteurs d’Ain Romana.
- Mokadem a appelé, à l’occasion, les citoyens à davantage de conscience à l’égard de ces zones vu leur importance écologique.