L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a dénoncé dimanche un acte de vandalisme d’une « bassesse inqualifiable » qui a visé une sculpture érigée dans la ville d’Amboise (France) en l’honneur de l’émir Abdelkader, quelques heures avant son inauguration officielle.
« L’ambassadeur d’Algérie a dénoncé un acte de vandalisme d’une bassesse inqualifiable et assure de la poursuite de la dynamique algéro-française, soutenue par une volonté politique de part et d’autre d’aller de l’avant », indique un communiqué de l’ambassade d’Algérie à Paris.
Selon la même source, à l’invitation de M. Thierry Boutard, Maire de la ville d’Amboise, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud a pris part, samedi, à la cérémonie d’inauguration de la sculpture « Passage Abdelkader » en hommage au héros algérien l’Emir Abdelkader, qui intervient cette année au moment où le peuple algérien célèbre le 60eme anniversaire de l’indépendance nationale, chèrement reconquise.
« Malheureusement, cette œuvre de portée mémorielle, réalisée par le sculpteur Michel Audiard, a été vandalisée dans la nuit du 4 au 5 février, avant même son dévoilement, suscitant une vive indignation des participants et au-delà », ajoute le communiqué.
Par ailleurs, « l’Algérie prend acte des condamnations unanimes émanant des autorités françaises et de la population amboisienne témoignant du profond respect dû à la personnalité de l’Emir Abdelkader, lequel a voué toute sa vie à diffuser les valeurs de paix et de tolérance », souligne le communiqué. Pour l’ambassadeur d’Algérie à Paris, « ces condamnations s’inscrivent indéniablement dans cette dynamique ascendante d’apaisement insufflée par les hautes autorités des deux pays ».
Réprobations et enquête de gendarmerie
L’œuvre représentant l’émir Abdelkader a été vandalisée dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 février à Amboise, en Indre-et-Loire. Elle devait être inaugurée samedi 5 février dans la matinée. « Une enquête de gendarmerie est en cours », précise à franceinfo Laurent Vignaud sous-préfet de Chinon.
« La statue a été abîmée, des morceaux du monument ont été tordus », précise Laurent Vignaud. Un monument « érigé dans une volonté de rapprochement entre la France et l’Algérie suite à la publication du rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », poursuit-il. Il indique que « ces faits ont été signalés en plus haut lieu ».
Cette œuvre réalisée par l’artiste tourangeau Michel Audiard était dédiée à l’un des fondateurs de l’Algérie moderne, selon le président du conseil départemental d’Indre-et-Loire. Il fut emprisonné par la France de 1848 à 1852 au château d’Amboise.
Le président du conseil départemental, Jean-Gérard Paumier (LR), condamne « un vandalisme lâche et scandaleux ». « L’hommage de mémoire qui était prévu est devenu un hommage de combat contre la bêtise et la haine. »
Jean-Gérard Paumier, président du conseil départemental souligne que « Abdelkader était un homme de dialogue entre Orient et Occident ».
Interrogé par France Inter, le maire d’Amboise,Thierry Boutard, dit avoir « eu honte qu’on traite une œuvre d’art et un artiste de cette sorte. Le deuxième sentiment est bien sûr l’indignation », dit-il. « C’est une journée de concorde qui doit rassembler et un tel comportement est inqualifiable », conclut-il.