Plusieurs commerçants de la cité Belaid Belakcem, contactés par nos soins, sont sortis de leur silence pour dénoncer la présence, de plus en plus visible, de commerçants informels et autres vendeurs à la sauvette. Les trottoirs sont entièrement squattés par ces derniers. Ceux-ci exercent cette activité illégale en toute impunité. Des marchands qui exposent à même le sol leurs produits, sans respecter aucune norme d’hygiène, laissant derrière eux des tonnes de déchets jetées sur la voie publique. Selon quelques déclarations recueillies sur les lieux, il semblerait que les vendeurs occasionnels ne sont pas près de quitter les lieux et ils réclament une alternative partant du fait qu’ils sont originaires des quartiers environnants. Méfiants au début, bon nombre d’acheteurs se sont vite laissés séduire par les dizaines de dinars qu’ils économisaient pour chaque achat et sont devenus de fidèles clients des marchands ambulants, délaissant complètement les commerçants légaux. Faut-il rester les bras ballants, à subir la dictature des marchands en situation irrégulière ? Si les contrôles se font de plus en plus rares et que les autorités peinent à appliquer les décisions administratives, les citoyens, eux, sont en mesure de changer la donne et de voler au secours des commerçants menacés de faillite. Le recours au boycott des étals anarchiques est un geste citoyen responsable.
Sihem F