Export d’électricité via Medlink : Quelles retombées pour l’Algérie avec ce gigaprojet à 7 MDS € ?

Medlink

L’Algérie, la Tunisie et l’Italie unissent leurs efforts pour réaliser l’une des plus ambitieuses interconnexions électriques de la Méditerranée. Porté par la société italienne Zhero, le projet Medlink représente un investissement colossal de sept milliards d’euros.

Ce mégaprojet stratégique vise à créer un pont énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe, avec une capacité totale de 2 gigawatts. Son objectif est double. Il s’agit à la fois d’exporter de l’électricité propre vers le marché européen et d’alimenter la consommation locale.

Le calendrier prévoit une entrée en service dès 2027, marquant une étape décisive dans la transition énergétique régionale et repositionnant l’Algérie comme un futur hub des énergies renouvelables.

Les contours de Medlink : un pont énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe

Le projet Medlink repose sur l’installation de quatre câbles sous-marins et terrestres, chacun fonctionnant sous une tension de 525 kilovolts. Cette architecture permet une mise en service progressive et flexible, incluant une part significative dédiée aux énergies renouvelables.

Mais l’ambition ne s’arrête pas à la seule construction du réseau de transport. Le projet intègre également le développement de parcs solaires et éoliens d’une capacité combinée de 5 gigawatts, répartis de manière égale entre l’Algérie et la Tunisie.

Une partie de cette production sera destinée à l’exportation via Medlink. Tandis que l’autre sera injectée dans les réseaux nationaux des deux pays. La phase d’ingénierie de base est achevée et les porteurs du projet s’attellent désormais à l’obtention des nombreuses autorisations nécessaires.

Sur le plan financier, l’envergure de Medlink lui a valu son inscription sur la liste des projets d’intérêt commun de l’Union européenne. Ce label facilite les procédures et ouvre droit à des financements européens. Les trois gouvernements concernés soutiennent activement l’initiative.

Des institutions financières de premier plan, comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque mondiale, ont manifesté leur intérêt pour participer au financement de cette infrastructure.

Algérie : une stratégie énergétique intégrée avec le corridor d’hydrogène vert

Le projet Medlink ne vient pas seul. Il s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification énergétique menée par l’Algérie. En parallèle, les discussions avancent avec l’Italie sur un autre projet structurant, le corridor Sud H2 (Corridor H2 South).

Celui-ci a pour objectif l’exportation de 1,2 million de tonnes d’hydrogène vert annuelles vers l’Italie à l’horizon 2030. La complémentarité entre ces deux initiatives est évidente. Medlink prépare les infrastructures et consolide la coopération régionale nécessaire pour le transport futur d’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables.

Cette double approche positionne l’Algérie comme un partenaire central dans la future carte énergétique de l’Europe. Le pays capitalise sur ses atouts naturels, notamment son ensoleillement exceptionnel et ses vastes territoires. Pour se projeter au-delà des hydrocarbures traditionnels.

La création récente d’un ministère de l’Énergie et des Énergies Renouvelables, confié à un expert du secteur, renforce cette volonté politique.

Medlink : les retombées économiques et géostratégiques pour la région

La concrétisation de Medlink et du corridor hydrogène représente une transformation profonde pour l’économie algérienne. Elle ouvre la perspective de créer une nouvelle source de revenus à long terme, distincte des exportations de gaz et de pétrole.

Par ailleurs, ces projets s’accompagnent de transferts de technologie et du développement de compétences locales dans les secteurs des énergies vertes, générant des opportunités d’emploi.

À l’échelle géostratégique, l’Europe y voit un levier pour sécuriser son approvisionnement énergétique et diversifier ses sources. Surtout dans un contexte de transition écologique.

Pour les pays d’Afrique du Nord, il s’agit d’une opportunité de s’intégrer plus étroitement dans une chaîne de valeur énergétique européenne durable.

Le projet Medlink dépasse la simple infrastructure technique. Il incarne une vision stratégique partagée pour faire de la Méditerranée un espace de coopération énergétique.

En se positionnant résolument sur les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, l’Algérie engage une mutation historique de son modèle économique. Ainsi, l’entrée en service de ce réseau électrique transcontinental, attendue pour 2027, marquera une étape concrète vers un système énergétique plus intégré et durable entre les deux rives de la Méditerranée.

 

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