Les chiffres effarants des disparitions de harraga en mer

Depuis maintenant plusieurs mois, les côtes des Îles Baléares, en Espagne enregistrent presque tous les jours l’arrivée des embarcations en provenance d’Algérie.

Poussés par l’envie de tenter leur chance en Europe, des candidats à l’émigration clandestine, en majorité des jeunes, mettent leur vie en péril et tentent la traversée dans l’espoir de trouver une vie meilleure de l’autre côté de la Méditerranée.

Hélas, pour un bon nombre d’entre eux, l’aventure s’achève de manière dramatique parfois même avant d’atteindre l’autre rive.

Au moins 53 migrants disparus ou décédés le mois dernier

En effet, très souvent, les embarcations utilisées ne répondent à aucune norme et ne garantissent pas la sécurité des « passagers » qui montent à bord avec l’objectif d’atteindre l’Europe. Dans ces conditions, les drames sont malheureusement inévitables.

Selon le journal El Diario de Murcia qui cite une ONG, le centre international de l’identification des migrants disparus (CIPIMD), 53 Algériens sont morts ou portés disparus uniquement en novrembre dernier. Un chiffre énorme qui renseigne sur la difficulté de la traversée et le risque énorme qu’encourent les harraga Algériens.

Début novembre, une embarcation prend le large, direction les Îles Baléares avec onze personnes à bord. Une semaine plus tard, neuf personnes sont secourues, deux sont retrouvées mortes en haute mer, selon la même source.

Le 9 novembre, 14 migrants tentent la traversée de Boumerdès, en Algérie, à Majorque, en Espagne. Depuis, il n’y a aucune nouvelle de l’embarcation et de ses occupants. Quatre jours plus tard, toujours depuis la même ville, 13 personnes embarquent vers les côtes espagnoles. Cinq sont retrouvées mortes tandis que les huit autres sont portées disparues.
Si après 36 heures, il n’y a pas de nouvelles…

« La route entre l’Afrique du Nord et les Îles Baléares est dangereuse. Je ne comprends pas pourquoi les médias n’en parlent que très peu, » s’offusque Maria Angeles Colsa membre de l’ONG CIPIMD. Jamais il n’y a eu autant de morts que le mois dernier, selon Maria Colsa.

Les arrivées augmentent depuis le début de la pandémie, car il y a peu d’expulsions vers l’Algérie. L’information s’est répandue entre les candidats au départ qui n’hésitent pas à tenter le coup. Depuis le début de l’année, 1417 migrants ont été interceptés dans les côtes Baléares.

Maria Colsa révèle que son organisation est contactée par les familles des migrants qui guettent la moindre nouvelle de leurs enfants. Cette dernière explique que si au bout de trente-six heures il n’y a pas de signes de vie, c’est qu’il faut s’attendre à une mauvaise nouvelle.

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