Le roman « Un jour idéal pour mourir », une oeuvre sur la vie et la mort dans une société usée par ses contradictions, de l’écrivain Samir kacimi a été traduit vers le français par Lotfi Niya et publié récemment en Algérie aux éditions Barzakh.
Sorti en 2009 dans sa version originale en langue arabe sous le titre de « Yawm raî li-lmawt », ce roman, édité en premier chez l’édition ACTE SUD en France (propriétaire des droits de traduction), raconte la mésaventure d’un journaliste quadragénaire qui, après avoir vu ses aspirations et ses rêves se volatiliser, décide de se jeter du haut d’un immeuble dans la banlieue d’Alger.
Pour que la presse parle de lui et de son suicide inabouti, Halim Bensadek s’est écrit une lettre qu’il s’était envoyée à sa propre adresse en expliquant les raisons de cette entreprise désespérée.
Son ami Omar Tounba a également décidé de mettre fin à ses jours après avoir perdu tout espoir d’épouser sa petite amie, malgré sa forte personnalité censée, pourtant, lui permettre de surmonter les différentes épreuves difficiles de la vie.
Mais Halim, ce « pauvre » intellectuel aux principes incompatibles avec une société recluse et guidée par ses instincts, n’a pas réussi à mettre en œuvre son « plan suicidaire ».
Le roman s’articule dans son intégralité autour de ces deux protagonistes, décrits comme des exemples de personnes inactives dans une société cynique.
En filigrane, cette fiction de 117 pages se lit comme un récit intrigant de la vie et de la mort dans un dualisme fascinant et philosophique, invitant à interroger le réel par la fiction et l’absurde.
Soutenu par description aiguisée et construction originale, le roman porte un regard critique sur les dérives d’une société en perte de repères, que l’auteur et narrateur de cette fiction restitue en bravant sans ambages les interdits qui l’étouffent.
A travers l’histoire du journaliste, l’auteur dresse une autopsie d’une société, éprouvée par ses propres contradictions et décrite dans ses maux et interdits que l’auteur a su adoucir en usant d’images fortes, d’humour et d’ironie.
Avocat de formation et journaliste de métier, Samir Kacimi, né en 1974 à Alger, est l’auteur de plusieurs romans notamment « Un jour idéal pour mourir », « Kitab el Machaa », Grand prix Assia-Djebar du roman en langue arabe en 2016 ou encore « L’amour au tournant » traduit en français et publié en Algérie et en France.
Natif d’Alger et établi en France, Lotfi Niya a traduit plusieurs œuvres d’auteurs algériens à l’image de Bachir Mefti et Hmida Ayachi, entre autres.