La Russie a martelé lundi que l’Arctique était sa zone d’influence et a défendu son droit à la défendre, mettant en garde l’Occident contre ses ambitions dans la zone à quelques jours d’un important forum régional.
« Nous voyons des critiques sur le fait que la Russie développe son activité militaire dans l’Arctique. Mais il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire, nous répondons de la sécurité de notre littoral et tout ce que nous faisons là-bas est parfaitement légal et légitime », a dit le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse.
« Quand l’Otan essaye de justifier son offensive dans l’Arctique, ce n’est pas la même chose et nous avons des questions pour nos voisins, comme la Norvège, qui essayent de justifier la venue de l’Alliance en Arctique », a-t-il poursuivi.
L’Arctique, dont les immenses ressources sont de plus en plus accessibles sous l’effet du changement climatique, est devenu une zone de tensions géopolitiques croissantes, notamment entre Moscou et Washington allié aux pays scandinaves. Les deux camps y ont multiplié ces derniers mois les manœuvres militaires, les Etats-Unis envoyant des bombardiers en Norvège via l’Otan tandis que Moscou y a mené d’importants exercices maritimes et aériens.
Première rencontre entre Blinken et Lavrov
Les déclarations de Sergueï Lavrov interviennent à l’avant-veille d’une réunion du Conseil de l’Arctique à Reykjavik, réunissant depuis 1996 la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et l’Islande. Le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Antony Blinken doit y rencontrer pour la première fois Sergueï Lavrov, avant un éventuel sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine en juin, alors que les relations entre les deux pays sont délétères.
Avant cela Antony Blinken a salué lundi lors d’une visite au Danemark un plan d’investissement de Copenhague, évalué à 200 millions d’euros et destiné à renforcer la surveillance militaire au Groenland et dans l’Atlantique nord. Le secrétait d’Etat s’est en effet félicité d’un investissement militaire permettant « d’avoir les capacités en place grâce à la technologie pour savoir qui fait quoi, où et à quel moment (…) et nous apprécions le rôle joué par le Danemark pour aider à cela ».
Dans ce contexte, Sergueï Lavrov a lui prôné la relance de rencontres régulières entre les chefs des états-majors des pays membres du Conseil afin de « faire baisser les risques sur le plan militaire ». Des rencontres suspendues depuis 2014.
(SELON MSN)