«La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas.» On ne peut pas être plus clair. Dans un futur rapport de près de 4 000 pages, destiné à être publié en février 2022 mais dont le résumé technique a été obtenu ce mercredi en avant-première par l’AFP, les centaines de scientifiques composant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) alertent sur les conséquences dramatiques du dérèglement climatique.
Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité vont s’accélérer, assurent-ils, bien plus alarmistes que lors de leur dernier rapport d’évaluation complet en 2014. La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée, et ce bien avant 2050.
Si l’accord de Paris de 2015 engage les signataires à limiter le réchauffement à +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à +1,5 °C, le Giec estime désormais que dépasser +1,5 °C pourrait déjà entraîner «progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles». Or, selon l’Organisation météorologique mondiale, la probabilité que ce seuil de +1,5 °C soit dépassé dès 2025 est déjà de… 40 %.
Selon les chercheurs, même en limitant la hausse à 2 °C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires seront touchées par la malnutrition d’ici à 2050 et 400 millions de plus seront exposés aux pénuries d’eau dans les villes. Dans la prochaine décennie, 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême. Sans oublier les centaines de millions de personnes menacées par les canicules extrêmes et les vagues-submersion provoquées par la hausse du niveau de la mer.
Certaines régions (est du Brésil, Asie du Sud-Est, Chine centrale) et presque toutes les zones côtières pourraient être frappées par trois ou quatre catastrophes météo simultanées, voire plus : sécheresse, cyclone, incendies, inondation, maladies transportées par les moustiques… A cela s’ajoutent les effets amplificateurs d’autres activités humaines néfastes pour la planète, comme la surexploitation des ressources, la pollution ou encore la propagation des maladies…
(SELON MSN)