En Allemagne, vif débat sémantique après l’attaque au couteau de Würzburg

Trois jours après l’agression commise par un réfugié qui a coûté la vie à trois personnes en Bavière, les principaux candidats à la chancellerie tentent de ne pas se laisser entraîner sur le terrain idéologique de l’affaire, exploitée par l’extrême droite, selon le monde fr.

 

Quatre jours après l’attaque au couteau qui a fait trois morts et cinq blessés à Würzburg (Bavière), la « motivation islamiste » est « probable », ont annoncé le parquet de Munich et la police criminelle bavaroise, mardi 29 juin, dans un communiqué commun. C’est la première fois que les enquêteurs affirment qu’ils privilégient officiellement cette piste plutôt que celle d’un geste commis par un déséquilibré, les deux n’étant pas exclusives l’une de l’autre, et ce alors que le parcours et la personnalité de l’agresseur, Abdirahman J., sont au cœur d’un vif débat sémantique aux lourdes implications politiques en Allemagne, à trois mois des élections législatives, le 26 septembre.

De nationalité somalienne, Abdirahman J., 24 ans, a eu plusieurs fois affaire à la police depuis son arrivée en Allemagne comme demandeur d’asile, en 2015. En Saxe, où il vécut jusqu’en 2019, il a fait l’objet d’une enquête pour coups et blessures contre un autre réfugié de son foyer d’accueil. A Würzburg, où il s’est installé depuis, il a menacé au couteau le responsable du centre pour sans-abri où il est hébergé et agressé un automobiliste. Les deux affaires, qui ont eu lieu dans les six derniers mois, lui ont chacune valu quelques jours d’internement en hôpital psychiatrique.

Des témoins ont rapporté avoir entendu Abdirahman J. crier « Allahou Akbar » dans le grand magasin du centre-ville de Würzburg où il a poignardé à mort trois femmes âgées de 24, 49 et 82 ans. Interpellé par la police quelques minutes plus tard, il a confié aux enquêteurs que ce geste avait été pour lui une façon d’effectuer « [s]on djihad ». Quatre jours après les faits, aucun lien organisationnel n’avait toutefois été établi entre le jeune homme et la mouvance djihadiste. Et aucun document de propagande islamiste n’a finalement été trouvé à son domicile, a communiqué le parquet, mardi, contrairement à ce qui avait été annoncé la veille par plusieurs médias, citant des sources proches de l’enquête.

Le « silence d’un politiquement correct »

Quels termes employer pour qualifier une telle attaque ? Quelques heures après son arrestation et alors que venait d’être révélée la nationalité de l’agresseur, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) évoquait un « acte terroriste », annonçant de « nouvelles tueries islamistes au couteau au cœur de l’Allemagne » et offrant une nouvelle preuve de la « faillite de la politique migratoire de Mme Merkel ».

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