Le Danemark prêt à reprendre les expulsions d’Afghans

La commission de l’asile estime que la situation sécuritaire en Afghanistan s’est améliorée depuis la prise de pouvoir par les talibans, permettant le retour forcé des demandeurs d’asile déboutés

Les réfugiés afghans pourront, désormais, être renvoyés dans leur pays, ainsi en a décidé la commission de l’asile à Copenhague, vendredi 11 février. L’instance danoise a estimé que les expulsions pouvaient reprendre vers Kaboul, en raison de « l’amélioration de la situation » dans le pays. Cette décision fait écho à celle de 2020, lorsque le Danemark avait jugé la situation « suffisamment stable »dans la région de Damas pour y renvoyer les réfugiés syriens, dont les titres de séjour ne sont pas renouvelés.

Concernant l’Afghanistan, le Danemark, comme la plupart des pays européens, avait, depuis la prise du pouvoir par les talibans à la mi-août 2021, gelé les retours des réfugiés sur place, estimant que la situation y était trop imprévisible. Plus d’une centaine de dossiers attendaient depuis de passer devant la commission de l’asile, qui examine les recours formés contre les décisions du bureau des migrations.

Le 16 décembre 2021, la commission a annoncé qu’elle allait recommencer à traiter les dossiers de citoyens afghans. Elle reconnaissait alors que la situation en Afghanistan restait « grave et incertaine », mais jugeait que « des informations contextuelles désormais disponibles » justifiaient de « reprendre la procédure ».

Cible de « représailles »

La décision, rendue publique le 11 février, porte sur deux cas, dont les détails n’ont pas été communiqués, mais qui concernent des demandeurs d’asile afghans, déboutés par le bureau des migrations. Le premier s’est, finalement, vu accorder l’asile, au titre de la protection individuelle. Pour le second, en revanche, la commission a confirmé le rejet, arguant qu’il n’avait pas de raisons personnelles d’obtenir l’asile et qu’il pouvait « être expulsé de force vers l’Afghanistan s’il ne quitte pas volontairement le Danemark ».

Citant plusieurs rapports publiés par les services danois de l’immigration, l’Agence de l’Union européenne pour l’asile ou Amnesty International, la commission estime que « la situation sécuritaire générale en Afghanistan s’est améliorée depuis l’arrivée au pouvoir du régime taliban, qu’il n’y a plus de conflit armé interne en général et que les conditions n’y sont pas d’une telle nature que toute personne courra un risque réel d’être victime d’abus ou de persécutions (…) du fait de sa simple présence en Afghanistan ».

 

Si elle reconnaît que certains Afghans, notamment ceux ayant travaillé avec les Occidentaux, puissent être la cible de « représailles », la commission danoise réfute l’existence de « persécutions systématiques ». Elle admet toutefois que la situation en Afghanistan est « volatile et instable » et qu’une « attention particulière doit être accordée à l’évaluation des profils de risque spécifiques du demandeur ».

 

selon le mondefr.

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