L’universitaire Ahmed Bensaada estime que des lobbyistes, dont le seul but est la « printanisation » de l’Algérie, autrement dit sa déstabilisation, sont derrière la résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l’homme en Algérie, une question dont ils ont fait un « fonds de commerce », déplorant que des parties algériennes se soient rendues complices de cette manœuvre.
« Toute cette hyperactivité politique étrangère qui assaille notre patrie de tout bord, dont le Parlement européen n’est qu’un acteur parmi tant d’autres, n’a qu’un seul but: la +printanisation+ de l’Algérie », et « cette résolution est donc par essence un travail de lobbying contre les intérêts de notre pays avec, malheureusement, la participation de certains de nos compatriotes », affirme M. Bensaada dans une contribution au site « Russia Today ».
M.Bensaada, auteur de plusieurs livres consacrés au rôle des Etats-Unis dans les révoltes arabes, s’interroge dans ce texte sur le rôle des lobbyistes au sein des différentes institutions de l’Union européenne et leurs objectifs concernant l’Algérie. Il soupçonne « l’aspiration de certains à la +printanisation+ du pays », soit sa destruction ou son affaiblissement.
Il explique, à cet égard, que des milliers de lobbyistes arpentent les couloirs des différentes institutions de l’Union européenne, « s’affairant à défendre les intérêts des milieux d’affaire, mais aussi ceux d’organismes œuvrant dans les domaines des +Droits de l’homme+ et de +l’exportation de la démocratie+ ».
Dénonçant les « dérives » inhérentes à ce travail de lobbying, Ahmed Bensaada souligne qu’une récente enquête portant sur les rapports financiers d’une de ces institutions a, en effet, montré comment celle-ci était « fortement infiltrée financièrement » par certaines ONG influentes, citant, notamment, l’Open society foundations (OSF) du milliardaire américain d’origine hongroise, George Soros.
L’auteur relève que l’OSF « travaille de concert avec de nombreuses organisations américaines spécialisées dans +l’exportation+ de la démocratie comme la National endowment for democracy (NED), la United States for international development (USAID) et Freedom house ».
Et de rappeler qu’il est « de notoriété publique » que l’OSF de George Soros a été « très impliquée », avec ces organisations, dans ce qui est appelé « les révolutions colorées et le +printemps+ arabe » et cela explique, fait-il observer, pourquoi elles sont considérées comme « indésirables dans de nombreux pays, particulièrement en Russie ».
Passant en revue la liste des signataires de la résolution adoptée fin novembre par la Parlement européen, l’universitaire cite, entre autres, Human rights watch, Amnesty international, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Reporters sans frontières (RSF), CIVICUS et EuroMed droits, qui ont tous « un statut de lobbyiste auprès de l’Union européenne et sont tous financés par l’OSF de Soros ».Il précise dans le même contexte que « RSF et CIVICUS sont aussi financés par la NED ».
Evoquant le rôle jouée par Maria Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, « si loquace sur la situation en Algérie », il note que cette députée fait partie des 226 parlementaires européens figurant dans la liste des « alliés fiables » de George Soros.
Concernant la résolution elle-même, l’auteur écrit qu' »on ne peut que s’étonner de la longueur du chapelet d’injonctions qui y figure », ajoutant que la résolution du Parlement européen et la déclaration du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie « sont toutes les deux des ingérences caractérisées et inadmissibles dans les affaires nationales algériennes ».
« En politique, il n’y a que des intérêts et M. Macron et Mme Arena n’œuvrent que pour ceux de leurs pays », tranche l’universitaire.