– Le dossier du développement des zones d’ombre à travers le territoire national arrive en tête des priorités inscrites dans le programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui n’a eu de cesse d’affirmer depuis son investiture à la magistrature suprême du pays que l’édification de l’Algérie nouvelle « ne saurait se concrétiser sans la promotion de ces zones et la prise en charge de leurs populations ».
Lors de la rencontre gouvernement-walis, tenue en février dernier, le Président Tebboune avait ordonné la réalisation d’un recensement global des zones d’ombre, partant de sa conviction qu’ »on ne saurait parler de nouvelle Algérie sans le développement de ces régions ».
En effet, le président de la République a estimé que la situation prévalant dans certaines régions du pays était « inacceptable » au regard de « tous les moyens dont nous disposons pour y remédier », exhortant les responsables locaux à « prendre en charge les catégories vulnérables » et à « en faire une priorité ».
Le Président Tebboune, qui connaît bien l’Algérie profonde et les conditions dans lesquelles vit sa population, de par son parcours professionnel à travers plusieurs wilayas et daïras du pays, a ordonné la réalisation d’un reportage sur les régions rurales et enclavées d’Algérie, lequel a été projeté lors de la rencontre susmentionnée.
Après la projection, le président de la République a insisté sur l’impératif d’assurer les conditions d’une vie décente aux populations des zones d’ombre, prévenant que l’Etat sévira contre les responsables négligents et saboteurs.
Dans cette optique, l’Etat s’emploie à mettre en œuvre nombre de projets dans un « court délai » et à aplanir les difficultés sur lesquelles butent les efforts de développement en vue d’améliorer les conditions de vie des populations de ces régions, notamment en termes de raccordement aux réseaux d’AEP et d’assainissement, de réalisation de routes rurales, de salles de soins et d’écoles primaires et de soutien à l’habitat rural.
Selon les chiffres dévoilés récemment par le conseiller du Président de la République chargé des zones d’ombre, Brahim Merrad, l’Etat a consacré une enveloppe de plus de 184 milliards de DA à la réalisation de 12.489 projets de développement sur près de 33.000 projets destinés aux zones d’ombre au niveau national.
Il a également fait état de l’ouverture d’ateliers pour la « refonte de la fiscalité locale », permettant aux communes d’avoir de la ressource financière.
Ses sorties sur terrain effectuées dans les différentes régions du pays tout au long de ces derniers mois ont permis de recenser plus de 15.000 zones d’ombre avec une population de près de 8 millions d’habitants.
De surcroit, plus de 50% des projets de développement orientés vers ces zones devront être réalisés d’ici la fin de l’année en cours, pour faire de l’an 2021 « une année des zones d’ombre par excellence ».
Soulignant que l’Etat n’a pas consacré un Fonds au développement des zones d’ombre, M. Merrad a fait savoir que ces projets avaient été financés à partir de ressources disponibles dans le cadre des budgets des wilayas en sus de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales et autres. « Des fonds qui n’avaient pas été convenablement répartis pour la réalisation des projets socio-économiques programmés en faveur des zones d’ombre », a-t-il ajouté.
Le budget du ministère de l’Intérieur comprend, au titre de la loi de Finances 2021, une enveloppe de 100 milliards de DA pour les Plans communaux de développement (PCD), dont 50 milliards de DA serviront à la couverture des besoins des projets des zones d’ombre, qui bénéficieront d’autres enveloppes que devront consacrer les secteurs socioéconomiques.
Concernant l’état d’avancement des projets financés au profit de différentes zones d’ombre dans le cadre du programme du gouvernement, 5171 projets (41%) ont été achevés avec un montant de près de 55 milliards de DA, 4.309 projets (35%) sont en cours de réalisation et 3.010 devraient être lancés, depuis la décision prise par le Président Tebboune en février dernier concernant les zones d’ombre.
Ces projets ont permis d’insuffler une véritable dynamique de développement dans les zones d’ombre à travers le pays, jamais connue auparavant. Une dynamique ayant pour seul objectif d’assurer une vie décente aux citoyens et garantir une répartition équitable des richesses du pays entre les différentes régions du pays.
Marginalisées des décennies durant, ces zones vivent désormais au rythme d’une révolution du développement avec un modeste coût financier, dans un laps de temps relativement court et avec un impact efficace et direct sur les habitants.
Conscient de l’importance des collectivités locales, le Président Tebboune avait fait de ce dossier « une priorité » durant sa campagne électorale, annonçant de « nouvelles mesures juridiques » en faveur du renforcement de la gestion décentralisée des collectivités locales, le mode de gestion actuel ayant « montré ses limites ».
« Le principal et unique objectif » de cette démarche consiste, assure le chef de l’Etat, à « prendre en charge le seul intérêt du citoyen », à la faveur d’un développement durable suivant une justice sociale conforme aux exigences de l’Etat de droit.