L’Algérie a atteint les objectifs du développement durable fixés en 2015, notamment dans les domaines de la mortalité néonatale, maternelle et infantile, et de l’éducation, a révélé l’enquête par grappes à indicateurs multiples en Algérie MICS6, rendu publique mardi dernier par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Les résultats de cette enquête, 5ème du genre en Algérie et 6ème dans le monde, ont été annoncés suite à la collecte d’informations auprès de 31.325 ménages concernant les volets de santé, de l’éducation et de la protection chez la femme et l’enfant, répartis au niveau des espaces de programmation territoriale (EPT) définis par le Schéma national d’aménagement du territoire.
« L’Algérie a atteint les objectifs du développement durable fixés en 2015, concernant le taux de mortalité néonatale, maternelle et infantile, de l’éducation et de la parité », a déclaré à la presse le représentant en Algérie du Fonds des Nations unies pour l’enfance, Isselmou Boukhary, en marge de la présentation des résultats de l’enquête au siège du Ministère.
Il a expliqué que l’Algérie a fait des « progrès » en matière de baisse du taux de mortalité infantile qui était de l’ordre de 15/1000 en 2015, pour atteindre 12/1000 en 2020 et ce, en émettant le vœu de le voir baisser à 7/1000 d’ici 2030.
« Le taux de mortalité néonatale et maternelle a également beaucoup baissé », a-t-il relevé. De même pour la scolarisation qui a connu, a-t-il dit, une « forte progression », où « environ 99% des enfants en Algérie vont à l’école », notant l’existence de parité entre les garçons et les filles.
Ceci étant, M. Boukhary n’a pas manqué de souligner que l’enquête MICS confirme la nécessité d’accroître les investissements dans plusieurs domaines notamment dans les volets de la vaccination et de l’allaitement maternel.
Il a indiqué que l’allaitement maternel demeure « extrêmement bas » avec à peine « 29% pour l’allaitement exclusif pendant les 6 premiers mois », estimant que les premiers gestes simples que les parents peuvent faire consistent à allaiter leurs enfants, les vacciner et les stimuler en leur donnant de l’amour.
L’Algérie doit également faire des efforts dans la protection, selon lui, de la femme et de l’enfant de toute violence. Des volets qui doivent être pris en considération dans ses objectifs de développement durable de 2030, a-t-il préconisé, faisant cependant savoir qu’en prenant la décision d’être parmi les premiers pays à mener l’enquête de MICS6, « l’Algérie a démontré à nouveau sa volonté et son engagement à collecter des données sur la situation de la mère et de chaque enfant, et aussi de les rendre publiques ».
Par ailleurs, dans une allocution lu par le secrétaire général, Abdelhak Saïhi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a déclaré que la réalisation de la MICS6 traduit « une fois de plus et de plus en plus fort, les efforts que fournis notre pays pour disposer des données sûres, fiables, détaillées et comparables à l’échelle internationale ».
Par cette enquête, l’Algérie exprime sa volonté, a indiqué le ministre, d’ »améliorer la santé et le bien-être de sa population en garantissant la disponibilité de données pertinentes à des fins de planification, de suivi et d’évaluation à tous les niveaux ».
« Il est vrai que les informations ayant retenu plus d’attention dans l’enquête ont un lien direct avec la santé des individus notamment des femmes et des enfants mais elles rendent aussi compte du niveau de bien être notamment social dans lequel ils évoluent, en s’appuyant sur des indicateurs intégrateurs robustes, pertinents et efficaces », a fait savoir M. Benbouzid.
Il a précisé que la santé de la femme, dans un premier temps, dans son enfance et dans un second temps, aux âges de la reproduction et plus particulièrement en sa qualité de mère, est abordé avec beaucoup de détails.
Pour ce qui concerne l’enfant notamment avant l’âge de 5 ans, l’enquête traite aussi bien des questions liées à sa santé qu’à son développement et sa discipline.
« Pour cette fois-ci, exceptionnellement, comme l’enquête a été réalisée à la veille de l’avènement de la COVID-19, crise sanitaire planétaire, elle constitue par excellence un repère historique pour mesurer l’impact de cette pandémie sur le développement de notre pays, estimer l’effort de rattrapage à développer et surtout de contribuer à l’élaboration de plans d’urgences-type à mettre en œuvre face à d’éventuelles pandémies », a-t-il dit.
Tout en signalant que les résultats de cette enquête ne sauraient être disponibles sans le concours et la mobilisation de multiples intervenants et partenaires engagés, M. Benbouzid a tenu à saluer l’Unicef, initiateur de l’enquête, pour leur soutien « financier et technique dans la conduite de ce projet avec succès et avec toute la rigueur méthodologique requise assurant un label universel aux données obtenues ».