Une autorité de régulation de l’approvisionnement des produits de large consommation soutenus par l’Etat verra probablement le jour. Selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, elle sera chargée de réguler le marché des produits de base afin de contraindre les Offices interprofessionnels de revenir à leurs missions initiales : celles d’accompagnement et d’appui à la production.
Créés initialement pour servir d’appui à la production et à la gestion des produits agricoles stratégiques, les Offices interprofessionnels ont dévié de leur mission et se sont convertis en centrales d’achat. Un constat que confirme le ministre de l’Agriculture, Abdelhamid Hemdani, qui insiste sur le retour de ces offices à leurs missions initiales.
«Ces offices, notamment l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) et l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), créés dans une dimension d’abord d’appui à la production, se sont reconvertis en centrales d’achat. Aujourd’hui, ils doivent revenir à leur mission pour laquelle ils ont été mis en place : l’accompagnement et l’appui à la production. Ils pourraient s’occuper des stocks stratégiques des produits de large consommation, mais en termes de gestion et d’action à l’import, il faut changer d’approche», a-t-il fait remarquer, hier mardi, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3.
Quant aux autres aspects, il estime qu’une autre stratégie s’impose. «Nous envisageons, sur la base de cette réflexion, de mettre en place un outil qui s’occuperait de l’approvisionnement des produits de large consommation soutenus par l’État», a-t-il dit.
L’invité de la radio a évoqué ainsi la création probable d’une autorité de régulation qui, précise-t-il, s’occuperait des produits de large consommation soutenus par l’État. Selon lui, cette autorité sera chargée non seulement de la stabilisation de l’approvisionnement et de la régulation du marché local, mais elle assurera également le suivi du marché international et définira le modèle national de consommation.
Pour le ministre, tous les outils dont dispose son secteur doivent se mettre au service de la production nationale comme appui à cette production. Il a d’ailleurs annoncé la mise en place de l’Office de l’agriculture saharienne qui sera opérationnel à partir de la semaine prochaine.
S’agissant de l’importation de céréales impropres à la consommation par l’OAIC, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural précise qu’il s’agit d’une opération commerciale qui interpelle deux parties. «Il y a un cahier des charges qui codifie la relation entre les deux parties.
Quand le produit n’est pas marchand, il y a des mesures qui sont édictées dans le cahier des charges», a-t-il dit. Et d’affirmer, toutefois, qu’il y a eu effectivement un blé enrobé et que des mesures ont été prises afin de «situer les responsabilités de tout un chacun au niveau local et international».
Précisant que les enquêtes sont toujours en cours, il n’écarte pas le recours à un procès à l’encontre du fournisseur à l’international. «Rien n’empêcherait l’État algérien de le faire. Il s’agit, tout de même, d’un produit assez stratégique et de la santé et du bien-être du consommateur», a-t-il ajouté.
Hemdani a insisté, à cet effet, sur l’«applicabilité stricte» de l’ensemble des dispositifs réglementaires régissant ce type d’opération, notamment le respect des clauses du cahier des charges, aussi bien dans les ports d’embarquement que dans les ports de débarquement. «Il faut situer les responsabilités et prendre des mesures», a conclu le ministre.
R. C.