Le Procureur général près la Cour d’Alger a requis, dimanche dernier , une peine de 10 ans de prison assortie d’une amende de 1 million de dinars contre les anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia et 3 ans de prison contre l’ancien ministre, Abdelghani Zaalane, poursuivis pour corruption dans l’affaire de « GB Pharma », filiale du groupe Condor, propriété de la famille Benhamadi et le financement occulte de la campagne électorale de l’ex-Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le procureur général a également requis la saisie des objets confisqués énoncés dans le procès-verbal du rapport du conseiller-instructeur près la Cour suprême.
Fin novembre dernier, le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) avait prononcé dans cette affaire une peine de 5 ans de prison ferme à l’encontre de Ouyahia et Sellal, et acquitté l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics, et directeur de campagne de l’ex Président Bouteflika, Abdelghani Zaâlane.
Ouyahia et Sellal sont accusés d’octroi de privilèges injustifiés au Groupe Condor et à ses filiales, dont des facilitations pour la réalisation d’une usine de fabrication de médicaments »GB Pharma ».
Le Groupe Condor avait bénéficié auprès de Ouyahia et de Sellal de facilitations jugées illégales pour la réalisation d’un centre pour brûlés à Skikda par la société « Travocovia », une des filiales de ce groupe, ainsi que d’interventions lors de la passation de marchés avec l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis pour l’acquisition de téléphones portables et de tablettes auprès du groupe Condor.
Les frères Benhamadi sont également poursuivis pour participation au financement de la campagne électorale de l’ex Président Bouteflika, à travers un compte bancaire ouvert spécialement pour recueillir les apports financiers de parties sans aucun lien avec l’élection.
Le procès se poursuit avec les plaidoyers de la défense des accusés. L’audience du matin a été consacrée à l’audition des accusés, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, Abdelghani Zaalane et le témoin Mohamed Salah Daas, ancien sous-directeur à Mobilis, qui a nié toute « l’intervention » des anciens responsables dans la gestion des marchés de l’entreprise.