Président Tebboune: « je lutterai contre la bureaucratie avec toute mon énergie »

– Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a assuré, dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, qu’il allait continuer à lutter contre la bureaucratie avec toute son énergie.
« La situation (du climat des affaires NDLR) n’est pas aussi catastrophique. Il y a des problèmes, des difficultés, peut-être aussi des blocages à cause de la bureaucratie, contre laquelle je lutterai avec toute mon énergie », a-t-il déclaré.
« Je l’ai dit aux hommes d’affaires et aux start-up: la bureaucratie est notre ennemi commun. Pour le reste, les gens continuent à travailler et à investir, le pays n’est pas à l’arrêt », a-t-il soutenu.
Il a tout de même reconnu que « nous avons une économie sous-développée et désarticulée, tournée vers l’importation, sans aucun échange intersectoriel » et contre laquelle « des voix s’élèvent pour dénoncer les blocages dans l’administration, des responsables qui ont peur d’assumer des décisions, une fiscalité qui encourage l’informel, des banques méfiantes… ».
Interrogé sur les actions menées par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires, M. Tebboune a souligné, à propos du Doing business et ses paramètres pour capter les investissements directs étrangers (IDE), que « certains pays l’acceptent, à défaut d’avoir d’autres moyens de création d’emplois, devenant presque des protectorats d’autres pays, où on peut, par exemple, prohiber l’action syndicale ».
Mais en Algérie, « c’est impossible », a-t-il jugé car « il y a une demande d’Etat et de protection sociale assez forte. Ce n’est pas très attractif ».
Pour ce qui est de la règle 51-49% régissant l’investissement étranger, levée pour une bonne partie des secteurs et maintenue exclusivement pour les secteurs stratégiques, le Président Tebboune a assuré que cette règle, lorsqu’il s’agit d’investir dans les hydrocarbures, « ne gêne personne ».
« Ajoutez à cela, un pays solvable non endetté et qui compte 45 millions de consommateurs », a-t-il soutenu.

Tout le nécessaire a été fait pour rassurer le patronat algérien

A une question relative aux conditions dans lesquelles activent le patronat algérien, M. Tebboune a répondu: « Nous avons déjà fait plus que le nécessaire pour les rassurer. Nous avons réuni, à deux reprises, les patrons algériens, nous avons pris des mesures dans les lois de finances ».
Maintenant, « s’ils (les patronats) ont des choses à se reprocher, je n’y suis pour rien.
La justice a pris tout son temps pour juger ceux qui ont indûment touché à l’argent public, on n’accuse personne à la légère », a-t-il poursuivi.
Abordant l’industrie automobile, il a, encore une fois, regretté le modèle appliqué auparavant en Algérie, où des kits (dans l’automobile et l’électroménager) importés pour être montés en Algérie « ont couté à l’Etat 3,5 milliards de dollars pour créer à peine 400 emplois ».
« Nous avons réussi à mettre sur le marché des voitures plus chères que les voitures importées! », s’est indigné M. Tebboune, en ajoutant : »ça, ce n’est pas de l’économie! ».
Il a réitéré son appel aux investisseurs sérieux qui veulent investir dans la construction mécanique en respectant les cahiers de charges et en assurant le taux d’intégration requis.
« Ceux qui veulent se lancer dans la construction mécanique, en respectant les cahiers des charges, sont les bienvenus. Pour les industries légères, comme l’électroménager, l’intégration devrait être, au départ, d’au moins 70% », a-t-il dit.
« Ce que nous voulons, c’est construire une économie dans laquelle les besoins de notre pays soient satisfaits par notre propre production », a soutenu le Président Tebboune.

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