La campagne pour les législatives anticipées du 12 juin qui a pris fin mardi à minuit après trois semaines de marathon électoral, a été marquée par une évolution dans les discours des candidats qui s’étaient mobilisés pour convaincre les Algériens de la nécessité d’utiliser leur droit de vote afin de franchir un autre pas sur la voie du changement radical revendiqué par le peuple.
Durant trois semaines, les candidats aux législatives ont sillonné le pays et multiplié les actions pour exhorter les Algériens à se rendre massivement aux urnes afin d’exprimer leurs choix et consacrer ainsi les aspirations des générations à édifier une nouvelle Algérie, celle de la justice et du droit.
L’accent a été, ainsi, mis sur l’enjeu de la participation à ce scrutin, jugé « décisif » pour l’avenir du pays. En effet, les candidats n’ont cessé d’appeler à une large participation aux élections, mettant en garde contre les conséquences du boycott.
Si pour certains, les législatives constituent « le véritable point de départ de l’édification de l’Algérie nouvelle », l’occasion d’ « asseoir l’Etat de droit et concrétiser les revendications du peuple », pour d’autres, ce rendez-vous est une opportunité pour « rompre avec les anciennes pratiques » et « concrétiser le renouveau institutionnel ».
S’accordant sur l’espoir que suscite ce scrutin en l’ouverture d’une nouvelle ère et la concrétisation des aspirations des générations futures, les candidats aux législatives ont également multiplié les appels au vote pour avorter les plans hostiles.
Pour eux, ce scrutin est « l’unique » moyen de préserver la stabilité du pays et de faire échec aux manœuvres visant sa sécurité et son unité en vue d’opérer le changement escompté.
Ils ont insisté, à ce titre, sur la nécessité de « renforcer le front interne » à travers les urnes, réitérant leur rejet de la période de transition.
Dans leurs discours de campagne, les candidats ont souligné l’importance pour les citoyens de bien choisir leurs représentants à l’Assemblée populaire nationale (APN), mettant en avant le rôle-pivot de la future APN dans la concrétisation des réformes politiques et économiques à même de refléter la volonté et la souveraineté du peuple algérien dans ses choix.
Ils étaient, dans ce contexte, unanimes à appeler, dès l’entame de la campagne électorale, à développer un discours « rassembleur, fédérateur et réaliste », loin des « fausses promesses », tout en bannissant « le discours défaitiste ».
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi a exprimé, d’ailleurs, sa « satisfaction » du déroulement de la campagne électorale et de l' »évolution dans le discours politique des candidats », relevant qu’aucun « dépassement » n’a été enregistré dans le discours politique des candidats durant cette campagne.
A rappeler que la nouvelle loi portant régime électoral promulguée en mars dernier incite tout candidat ou personne qui participe à une campagne électorale de s’abstenir de tenir tout discours haineux et toute forme de discrimination.
Les représentants des partis politiques et des listes indépendantes en lice ont signé, au lancement de la campagne électorale, une Charte d’éthique des pratiques électorales qui se veut un cadre déterminant le comportement éthique attendu des acteurs et participants au processus électoral.
Sur un autre plan, l’ANIE a indiqué que la campagne électorale a vu depuis son lancement le 20 mai, l’organisation de 6.098 activités.
Si aucun incident n’a été relevé durant les trois semaines de campagne, des dépassements relatifs au non-respect du protocole sanitaire et à l’affichage anarchique ont été enregistrés par cette instance.
Par ailleurs, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, s’est lui aussi félicité du déroulement « serein et apaisé » de la campagne électorale, soulignant que le scrutin doit également se dérouler dans la sérénité pour que les citoyens puissent « exercer librement leur droit garanti par la Constitution ».