Campagne électorale : Les candidats en lice ont -ils convaincu ?

La campagne électorale, en prévision des élections législatives anticipées du samedi 12 juin, est arrivée à son point final mardi à minuit, après 20 jours de sorties de proximité des candidats sur le terrain pour rencontrer, échanger et surtout convaincre les algériens de « voter d’abord pour l’Algérie et ensuite pour une liste, puis pour un candidat », expliquait mardi sur le plateau de la télévision El Hayat, Abderazk Makri, le président du MSP, qui nourrit l’ambition de sortir grand vainqueur des urnes.
Cette élection législative du 12 juin voulue par le président Abdelmadjid Tebboune, et placée sous le slogan « je vote pour la nouvelle Algérie », se caractérise par le nombre pharaonique de candidats en lice, du jamais vu dans les annales électorales de l’Algérie, soit 22.500 en tout, dont 12.086 indépendants et 10.464 sous l’étiquette de 39 partis politique, pour seulement 407 sièges de députés.
C’est la nouvelle loi électorale, initiée par le président Abdelmadjid Tebboune, avec son objectif déclaré de « rajeunir le paysage politique », qui explique cette flopée de candidats bénéficiant d’une aide financière de l’Etat pour les candidats de moins de 40 ans.
« Avec une telle flopée des candidats, le risque est de voir émerger, au lendemain du dépouillement, une assemblée mosaïque et sans majorité ; ce qui aura pour conséquence une période de tractations pour la formation de cette majorité qui devrait servir de relais parlementaire au programme du président.
D’ailleurs, durant la campagne électorale de nombreux candidats, notamment des chefs de partis politiques, ont défendu le principe d’un « gouvernement d’union nationale « dont la priorité serait d’agir sur les urgences économiques, sociales et politiques, loin de toute coloration partisane.
En attendant, force est de relever que les 20 jours de campagne n’ont pas réussi à provoquer un électrochoc de la société qui, en plus de la défiance habituelle contre les messes politiques, la crise sanitaire a joué certainement sur le comportement des citoyens qui n’ont pas été en foules dans les salles des meetings.
Il est vrai que des formations comme le MSP, le FLN, le RND, El Bina (dont le chef dit que c’est cette-fois-ci ou jamais) ont pu animer quelques meetings pendant que les petits partis et les indépendants ont migré sur la Toile pour faire leur campagne sur les réseaux sociaux.
Le président de l’Autorité électorale, Mohamed Charfi, s’est félicité du déroulement de la campagne électorale saluant « l’esprit sportif des candidats qui se sont interdits les invectives et les attaques ad hominen, lors de leur meetings ».
Fait notable : la campagne électorale s’est déroulée en l’absence des partis de la mouvance démocratique (le FFS, RCD, Parti des Travailleurs, PST) qui ont appelé au boycott de ces législatives, estimant que ce n’est pas « la bonne réponse à la crise politique algérienne » pour laquelle ils défendent, pour leurs partis « une phase de transition politique pour mettre à plat le système ».
Clap de fin donc pour cette campagne électorale obligeant du coup les candidats à un « silence électoral, en attendant le jour « j », samedi où les regards seront braqués sur le taux de participation qui reste le principal enjeu de cette consultation, qui constitue une nouvelle épreuve de vérité pour le pouvoir, après le référendum constitutionnel boudé par la majorité des algériens.

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