– Le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) dont les membres ont été installés mardi à Alger par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est appelé à jouer un rôle « pivot » en matière d’assistance à la prise de décision dans les différents domaines de l’action publique et la consolidation du dialogue social.
Constitutionnalisé à la faveur de la révision de la Constitution en novembre 2020, le CNES change d’appellation et s’approprie la dimension environnementale pour devenir le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE)
Composé de 200 membres dont 20 sont désignés par le président de la République, 45 représentant les administrations et institutions publiques, et 135 au titre des secteurs économique et social, ainsi que de la société civile, le CNESE est placé auprès du président de la République et constitue « un trait d’union » entre les décideurs et les instances de réflexion.
Ce rehaussement consacre la volonté du président Tebboune de renforcer et d’élargir les prérogatives du Conseil et d’en faire un « instrument vigie qui éclaire les pouvoirs publics dans les domaines économique, social et environnemental », explique-t-on au CNESE.
C’est une concrétisation de l’engagement numéro 27 du programme du président de la République, a-t-on encore ajouté.
La présidence du CNESE est restée vacante après le décès de Mohamed Seghir Babes le 7 mars 2017 jusqu’à l’installation de son nouveau président, Réda Tir, le 9 mars 2020.
L’importance de la relance du CNES, dans la conjoncture actuelle qui se caractérise par un recul des recettes du pays, réside dans son rôle stratégique d’outil de soutien de la décision publique et dans sa valeur en tant que moyen d’aider à la mise en place de mécanismes innovants pour lutter contre le gaspillage et créer des moyens alternatifs de financement pour permettre à l’Etat d’honorer ses engagements, notamment à l’égard des catégories démunies. Il est également appelé à réunir les conditions d’émergence d’une économie diversifiée et compétitive, dont l’entreprise nationale sera la locomotive, notamment, les startup et les PME.
En tant qu’institution consultative et cadre de dialogue, de concertation, de proposition, de prospective et d’analyse, le Conseil est chargé notamment d’ériger et d’animer des espaces de dialogue, de concertation et de coopération avec les autorités locales, incluant aussi bien les exécutifs que les assemblées élues et favorisant l’inclusion territoriale, prévoit le décret présidentiel numéro 21-37 du 6 janvier 2021 portant composition et fonctionnement du CNESE.
Il doit, dans ce contexte, contribuer à l’organisation et à la facilitation du dialogue social et civil, ouvert à toutes les parties, assurer et favoriser la concordance et le rapprochement entre les différents acteurs économiques, sociaux et environnementaux, en associant les partenaires de la société civile, de sorte à concourir à l’apaisement du climat économique et social.
Le CNESE est chargé, en outre, d’initier ou de contribuer à toute étude visant l’évaluation de l’efficience des politiques publiques et d’évaluer les stratégies sectorielles.
Sur le plan de la permanence du dialogue et de la concertation entre les partenaires économiques et sociaux nationaux, le CNESE est appelé à proposer et recommander au Gouvernement toutes mesures et dispositions d’adaptation ou d’anticipation des politiques publiques tenant compte des mutations et évolutions socio-économiques et environnementales en cours ou projetées.
Il peut dans le cadre de ses missions, auditionner n’importe quel ministre de la République dans le but d’étayer ses analyses ou ses études.
Le conseil est chargé par le président de la République d’assurer le rôle de médiateur entre le gouvernement et les opérateurs économiques.L’autre mission confiée au CNESE a trait à la « saisine citoyenne ».
Qualifiée d’avancée « révolutionnaire », cette nouvelle mission marque l’implication des citoyens dans tous les processus de développement national. « C’est une manière de faire en sorte que la vie publique soit plus ouverte sur la société en instaurant un droit d’initiative populaire à travers les représentants de la société civile représentée au sein du Conseil », explique-t-on au CNESE.
Le décret présidentiel portant composition et fonctionnement du CNESE charge également le Conseil de favoriser la contribution de la communauté nationale à l’étranger à l’effort de développement national, aux plans économique et social, et celui visant la promotion du capital humain, en veillant à la mobilisation de l’expertise qu’elle recèle, tout en œuvrant à la prise en considération, par les pouvoirs publics, de ses doléances et préoccupations.
Le CNESE est chargé, par ailleurs, d’émettre des avis sur les stratégies, programmes et plans de développement, les projets en relation avec les attributions du Conseil, ainsi que sur les projets de lois de finances, de formuler des avis sur les stratégies nationales visant à promouvoir l’émergence d’une économie durable, diversifiée et fondée sur la connaissance, l’innovation technologique et la digitalisation.
Dans ce contexte, le Conseil, dirigé par Rédha Tir, est appelé à initier ou à contribuer à toute étude visant l’évaluation de l’efficience des politiques publiques dédiées au développement de l’économie nationale, et à procéder à la production périodique de rapports et avis relevant de ses domaines de compétence.