Statut particulier du personnel de l’éducation : Les syndicats attendent la première mouture

Installée le 25 octobre dernier, la commission technique chargée de la révision du statut du personnel de l’éducation planche toujours sur une mouture consensuelle. Ses membres ont demandé aux syndicats du secteur de lui transmettre leurs propositions. Tous n’ont pas adhéré à cette démarche. Si certains ont effectivement transmis un document synthétisant leur vision, d’autres préfèrent temporiser et prendre d’abord connaissance de la mouture qui sera proposée par la commission avant de se prononcer.
La commission technique chargée de revoir le tant décrié statut particulier des travailleurs de l’éducation dispose encore de quelques semaines avant de devoir remettre une première mouture.
Le ministre de l’Éducation nationale s’était engagé, en effet, à ce que le travail de ses dix membres, tous des cadres centraux, ne dure pas plus de quatre mois. Ces membres ont opté comme méthode de travail de s’appuyer sur les propositions faites par les syndicats, au nombre de 28. Tous ne sont pas favorables à cette démarche.
Si certains n’ont pas hésité à formuler leurs propositions et à les expédier à temps, d’autres ont préféré les garder pour ne les remettre que plus tard. C’est le cas du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef). Son secrétaire général explique cette démarche par le choix de la tutelle de ne pas associer les partenaires sociaux lors de l’élaboration de l’avant-projet.
Boualem Amoura explique, en effet, que « nous, ils nous ont exclus. Lorsqu’ils ont installé cette commission, ils n’ont pas associé les syndicats comme cela avait été fait par le passé mais plutôt des responsables centraux. Après, ils nous demandent qu’on leur remette nos propositions. Je pense qu’ils sont dépassés. Ils sont à dix et ils ne peuvent pas cumuler en même temps leur travail et préparer un statut, alors ils nous ont demandé de leur remettre nos propositions pour avoir une matière sur laquelle travailler ». Il ajoute :
« Nous les avons élaborés mais on les garde à notre niveau. Pourquoi ? C’est une décision du conseil national du syndicat. On a alors répondu à la commission qu’on faisait confiance à ses membres et à leur capacité d’élaborer un texte équitable. On ne peut pas envoyer des propositions pour qu’ensuite, si la mouture ne nous convient pas, on nous dise que vous y avez participé. C’est pour cela qu’on attendra le 25 février et la présentation de leur avant-projet et à ce moment-là, nous aurons des choses à dire. On a déjà eu une expérience par le passé. Si en 2011, on nous avait écoutés, on n’en serait pas là. Nos propositions en 2011 étaient équitables et justes. »
Du côté du Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (CELA), de nombreuses craintes sont également exprimées. Même si le syndicat a déposé ses propositions à l’occasion de la rencontre avec le ministre de l’Éducation nationale, Zoubir Rouina, son secrétaire général, explique que « ce qui nous inquiète, c’est que le scénario se répète encore.
On a déjà travaillé trois ans durant sur le statut qui a été mis dans un tiroir. Nous ne sommes pas prêts à revivre cela, c’est pour cela que nous avons demandé au ministre s’il avait des garanties que le gouvernement allait valider le statut particulier après l’aval des syndicats ».
Le ministre répond que son secteur va défendre le projet. « Ce que nous craignons, c’est que le gouvernement soit réticent par rapport à l’incidence financière que cela peut engendrer. Ce qu’il faut maintenant, c’est un statut qui règle définitivement les problèmes de l’école algérienne. » C’est dire que le chemin vers un projet consensuel semble encore semé d’embûches.
R.N.

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