Un restaurant halal avec salle « 100% girls » déclenche une polémique en France

 

Photo by chren

Un restaurant halal de Vaulx-en-Velin (près de Lyon) suscite un tollé après l’ouverture d’une salle réservée aux femmes, baptisée « 100 % girls ».

Dans la zone commerciale des 7 Chemins, le Seven Times Lyon – autoproclamé « plus grand food court halal » de la ville – fait les gros titres. Inauguré en mai 2025 et certifié halal, l’établissement propose burgers, pizzas et cafés conformes aux normes musulmanes. Mais c’est une vidéo TikTok/Instagram montrant un espace « 100 % girls » qui enflamme les réseaux : un influenceur y est poliment redirigé vers la salle mixte, les yeux cachés. Résultat : 200 000 vues sur X, et une accusation de « séparatisme inadmissible » par le député RN Jérôme Buisson.

Genèse du buzz : un concept commercial ou une séparation des sexes ?

Franck, le gérant, s’explique auprès d’Actu Lyon : « C’est un espace supplémentaire pour que les femmes puissent discuter entre elles autour d’un café, comme dans certaines salles de sport. » La salle principale reste mixte, accessible à tous sans restriction. Inspiré de stratégies marketing (espaces ladies chez Quick ou Five Guys halal), ce « gimmick » vise à attirer une clientèle familiale diverse – familles, étudiants, nationalités variées. « Toute publicité est bonne à prendre et c’est hyper vendeur », assume-t-il.

L’établissement tourne sans anicroche depuis sept mois. La certification halal ? Un choix économique pur : avec 6 millions de musulmans en France (INSEE 2024), le marché halal pèse 7 milliards d’euros annuels, en hausse de 15 % par an. Seven Times répond à une demande locale, dans une banlieue lyonnaise à forte population maghrébine (30 % d’origine algérienne ou marocaine à Vaulx-en-Velin).

Réactions en cascade : de l’indignation politique aux soutiens en ligne

La vidéo, postée par Jérôme Buisson (député RN de l’Ain), dénonce un « tri selon le sexe, illégal et communautariste ». Partagée 40 000 fois sur Instagram, elle alimente le narratif anti-séparatisme, ravivé par la loi du 24 août 2021 contre le séparatisme. CNews et Valeurs Actuelles s’en emparent, liant l’affaire à des « zones de non-droit islamiques ».

Mais les soutiens affluent : internautes évoquent des espaces « ladies only » chez Decathlon ou hammams traditionnels. « C’est comme un coin allaitement en supermarché, pratique et inclusif », commente une utilisatrice. Franck dément vigoureusement : « Rien à voir avec l’islam ou la charia. Je compte porter plainte contre le député pour diffusion d’infox. » La préfecture du Rhône enquête, prête à vérifier la conformité (loi sur l’égalité hommes-femmes, article L1132-1 du Code du travail étendu aux lieux publics).

Contexte sociétal : halal, genre et tensions en banlieue lyonnaise

Cette affaire cristallise les fractures françaises. Le halal, passé de niche à mainstream, divise : 72 % des Français y voient une « islamisation » (sondage Ifop 2025), tandis que la communauté musulmane (5ᵉ religion du pays) réclame des aménagements. À Lyon, 25 % des restos rapides sont halal, boostés par la diaspora algérienne (800 000 en Auvergne-Rhône-Alpes).

Les « espaces genrés » ne datent pas d’hier : yoga féminin, bars à cocktails ladies-only ou clubs de gym « women only » pullulent sans heurts. Mais dans un établissement halal, le soupçon de « communautarisme » surgit vite.

Perspectives : vers une régulation accrue ou une banalisation ?

La préfecture pourrait imposer une inspection : si la salle est optionnelle et non discriminatoire, aucun texte n’interdit un « plus » commercial. Franck invite au contrôle : « Venez vérifier, tout est transparent. » L’affaire pourrait se solder par un rien, ou inspirer une jurisprudence sur les espaces inclusifs.

 

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