Lutte contre la corruption : Comment l’Algérie traque les fonds détournés à l’étranger

 

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L’Algérie intensifie ses efforts pour lutter contre la corruption et récupérer les fonds détournés et transférés illicitement à l’étranger. Le directeur des affaires pénales et des procédures de grâce au ministère de la Justice, Abdelrazak Ben Salem, a révélé, ce mardi, que le recours à des mécanismes de coopération internationale non officielle a permis de traiter certaines des plus grandes affaires de corruption du pays.

S’exprimant en marge d’une rencontre organisée à Alger sur les mécanismes de coopération judiciaire pénale internationale, Ben Salem a expliqué que l’échange d’informations avec des plateformes internationales, en dehors du cadre classique des commissions rogatoires, a joué un rôle déterminant. Cette coopération informelle implique notamment Interpol, la Banque mondiale, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à travers l’initiative StAR, ainsi que le forum GAFAR.

Des mécanismes efficaces pour localiser les avoirs détournés

Selon le responsable du ministère de la Justice, l’utilisation de ces mécanismes permet d’identifier avec précision les lieux de détention des fonds et avoirs financiers transférés à l’étranger, en vue de leur gel, leur saisie, leur confiscation puis leur restitution. Il a précisé que le travail se poursuit actuellement en coordination avec plusieurs initiatives et partenaires internationaux spécialisés.

Cette approche repose sur l’exploitation des canaux de coopération non officielle pour collecter des renseignements financiers, qui viennent ensuite alimenter les procédures judiciaires formelles, renforçant ainsi leur efficacité et leur rapidité.

De nouvelles plateformes et une organisation renforcée

Dans ce cadre, Ben Salem a annoncé l’adoption de nouveaux outils de coopération non officielle, notamment avec des plateformes internationales telles que Global Network, ARIN-MENA, Allia Triple C et d’autres réseaux spécialisés dans l’échange d’informations financières et judiciaires.

Parallèlement, le ministère de la Justice a mis en place une nouvelle organisation interne, basée sur la désignation de procureurs généraux adjoints spécialisés dans la coopération judiciaire internationale au niveau de chaque cour de justice. Cette approche s’inspire de l’expérience déjà appliquée dans des domaines techniques comme la lutte contre le blanchiment d’argent et la traite des êtres humains, où des magistrats référents ont été désignés.

Une présence algérienne affirmée sur la scène internationale

Le représentant du ministère a souligné que l’Algérie est pleinement engagée dans les forums et initiatives internationales dédiés à la récupération des avoirs détournés. Le renforcement des capacités des magistrats chargés de la coopération internationale devrait, selon lui, permettre une meilleure exploitation des mécanismes existants, afin de localiser plus efficacement les fonds illicites, puis de procéder à leur saisie et à leur restitution.

À travers cette stratégie combinant coopération officielle et non officielle, l’Algérie affiche sa volonté de donner une dimension internationale plus efficace à la lutte contre la corruption, tout en renforçant la crédibilité de son dispositif judiciaire dans la traque des flux financiers illégaux.

 

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