S’il y a bien un artiste Bônois qui mérite le qualificatif du « Cheikh El Médina » le maître » des chouyoukhs du style chaabi, en vérité leur maître, leur modèle artistique qu’ils ont suivi durant toute leur longue carrière là où ils l’ont accompagné durant son long et riche parcours artistique. C’est bel et bien feu Brahim Bey, décédé un samedi 22 mai à l’âge de 72 ans en ce mois clément des fleurs du printemps qui bourgeonnent sur les collines de l’Edough verdoyant et son mont de Bougantass, là où il a été mis sous terre au cimetière familial de « Bouhdid » Ya El Merja El Khadraa « . Une foule grandiose était présente à ses funérailles. Une semaine après son enterrement les membres de sa famille et ses amis ont procédé, vendredi passé à la construction de sa tombe. A cette occasion la radio Annaba a organisé une émission en hommage au chantre du malouf disparu animée par le sympathique Rachid Saidi et à laquelle ont pris part d’ailleurs, son frère Abdelkader Bey, ses amis Ali Kabli, Kacem Amar, Abdallah.S et ses compagnons de route, qui ont animé cette séance culturelle sur la vie et l’œuvre de feu Brahim Bey. Le chantre du chaabi est natif du quartier de la colonne en 1943.Il est issu d’une famille modeste. Pour son frère, Abdelkader Bey « il est très difficile en ces moments douloureux d’évoquer tout son riche passé artistique. Mon frère Brahim s’est beaucoup inspiré, dira-t-il des chanteurs tels que Hadj Mohemed El Anka. Ankis et Hachemi Guerouabi. Il a côtoyé tout au long de sa longue carrière artistique beaucoup d’autres artistes du chaabi, lors de ses tournées à travers les fêtes familiales. Il compte à son actif également plusieurs chansons parmi lesquelles » Annaba Ya watni ou encore « Ya mrid allah yechfik,heraz » Sidi rassek landjel et bien d’autres ». De nature, Brahim a été toujours calme, respectueux et Modeste. Il a été très proche des familles nécessiteuses. En 1956 en plein guerre de la révolution, il a quitté le quartier de pont blanc pour s’installer à la nouvelle cité des lauriers roses. » a-t-il expliqué sous l’émotion encore de sa disparition. L’un de ses compagnons de sa troupe musicale a apporté quelques précisions sur sa première apparition devant le grand public. En 1964, c’est la première fois qu’il a chanté devant un micro avec l’orchestre composé d’Ali Haoues, Kamel D. Thia et Djabi, a-t-il précisé. Enfin Cheikh Brahim Bey qui a laissé beaucoup de souvenirs auprès des mélomanes où le chaabi à Annaba a provoqué un véritable séisme dans le milieu des jeunes admirateurs par son style. On peut d’ailleurs deviner aisément l’immensité de la disparition de Feu Brahim Bey qui a laissé une génération de disciples derrière lui pour prendre la relève, car l’âme de Brahim Bey plane toujours sur la ville d’Annaba la culturelle.
Tayeb Zgaoula