Les responsables du secteur de la pêche et de l’aquaculture s’ingénient à encourager la consommation des poissons des eaux douces, notamment le tilapia rouge désormais présents à des prix compétitifs sur les étals des marchés de la capitale dans le cadre d’un réseau de distribution supervisé par la Chambre algérienne de pêche et d’aquaculture (CAPA).
En vue de couvrir le déficit dans les ressources halieutiques lors de la période d’hiver, les services du ministère de la Pêche et des Productions halieutiques ont mis en place un plan d’action visant à encourager les Algériens, notamment les catégories à faible revenu et à revenu intermédiaire, à opter pour le tilapia rouge, produit surtout dans les régions de l’intérieur.
Dans ce contexte, le Directeur central du développement de l’aquaculture au ministère, Rachid Anane, a déclaré à l’APS que ce plan passe essentiellement par la sensibilisation sur l’importance de ce poisson d’eau douce, réputé pour sa valeur nutritive tout aussi importante que les poissons marins, son goût et ses différents modes de cuisson.
Le tilapia rouge qui est surnommé » le poulet aquatique « , en raison de ses taux de croissance rapides, est connu pour sa chair blanche, son goût particulier, sa capacité à produire une protéine de haute qualité à partir de sources protéiniques de faible qualité, ainsi que pour sa richesse en Oméga 3 et en vitamines « B » et « D ».
Selon M. Anane, les producteurs algériens maîtrisent actuellement la chaîne de production du tilapia en termes de pisciculture et de mise à disposition de bassins et d’aliments, et ce, grâce à la stratégie adoptée par le ministère, notamment dans son volet relatif à l’aquaculture intégrée à l’agriculture.
Le même responsable a indiqué que la quantité de production du Berri rouge en 2020 a dépassé 300 tonnes, ajoutant que le ministère ambitionne la production de 4.000 tonnes en 2022 ,dans le cadre du plan d’action sectoriel horizon 2024, qui vise globalement une production de 50.000 tonnes de différents poissons d’aquaculture.
Pour M. Anane, la concrétisation de cet objectif est tributaire de la commercialisation de la production qui connait actuellement une situation semblable à celle qu’a connue la volaille durant les années 1970 avec un consommateur préférant les viandes rouges.
Mise en place d’un réseau de distribution du tilapia rouge dans la capitale
Un réseau de distribution du tilapia rouge a été mis en place dans la capitale par la Chambre algérienne de pêche et d’aquaculture.
Le directeur de la chambre, Lyes Mesaitfa, a précisé à l’APS que ce réseau de distribution vise à accompagner les producteurs de tilapia rouge pour la commercialisation de leurs produits.
La chambre qui dispose d’une base de données des producteurs de poissons et poissonniers joue le rôle d’intermédiaire pour assurer que le tilapia rouge arrive jusqu’aux consommateurs, a-t-il fait savoir.
Concernant le choix de la wilaya d’Alger pour la création de ce réseau de distribution du tilapia rouge, le responsable a souligné que la capitale était un centre démographique « très important » dont les habitants n’ont pas l’habitude de consommer ce type de poisson d’eau douce.
La Chambre algérienne de pêche et d’aquaculture entend généraliser l’opération dans les autres wilayas du pays pour encourager les investisseurs à accroître la production et à améliorer la productivité, a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur de la pêche et des productions halieutiques dans la wilaya d’Alger, Cherif Kadri, a précisé que la direction s’emploie à améliorer les modes de consommation des citoyens à travers des campagnes de sensibilisation visant à encourager la consommation du tilapia, notamment en hiver où la production halieutique baisse.
Le tilapia rouge est vendu dans les pêcheries de la capitale entre 500 et 600 dinars le kilogramme.
Selon le propriétaire de l’une d’entre elles, ce poisson d’eau douce est très prisé par ses clients.