M’sila : Les anciennes bâtisses, des constructions adaptées au climat

Les anciennes bâtisses, localisées en particulier dans les quartiers El Argoub et El Kouch au chef-lieu de la wilaya de M’sila et Loumamine à Boussaada, constituent un exemple d’adaptation urbanistique aux caractéristiques climatiques de la région steppique, connue par des étés courts, caniculaires et secs, et des hivers longs et froids.

Un climat qui a amené les habitants du Hodna à utiliser des matériaux de construction et des techniques permettant une isolation thermique dont l’efficacité est prouvée.

Pour l’architecte Oudina Abd Elouahad l’ancienne bâtisse constitue un cadre de vie qui prend en compte des techniques de construction qui s’adaptent avec les caractéristiques climatiques de la wilaya de M’sila, soulignant que les maisons sont bâties souvent avec des matériaux de construction locaux à l’image de la pierre et la brique en terre.

Les fenêtres sont réduites à des carrés d’à peine 50 cm, le côté assurant l’aération et l’éclairage sans permettre une grande déperdition thermique.

Les alentours des maisons sont aménagés avec des briques en terre cuite ou de pierres taillées en plus d’une étanchéité composée de l’argile soutenu par des piliers et des traverses du bois de genévrier, a-t-on relevé, notant que cet aménagement spécial contribue à absorber et atténuer la chaleur de l’été et conserver une température modérée en hiver.

Fermées durant la journée, les petites ouvertures installées dans les murs des maisons, sont ouvertes la nuit filtrant un courant d’air rafraîchissant qui contribue au confort thermique intérieur des maisons en Toub et en pierre, et lorsque la température extérieure à l’ombre est de 44 degrés, elle descend à l’intérieur de ces maisons à 34 degrés.

Selon des documents historiques, consultés notamment au niveau des archives des communes de M’sila et de Boussaâda, le mode de construction, il y a plus d’un siècle du vieux Boussaâda dont le quartier Loumamine ainsi que des quartiers El Argoub et El Kouch de la ville de M’sila, garantit une température à l’intérieure des maisons inférieure de 9 degrés par rapport à l’extérieur en période estivale, et stabilise de manière acceptable la température en hiver.

Dans le vieux Boussaâda, les occupants de ces maisons, ou du moins ce qu’il en reste, ne font point usage de climatiseurs et n’en ressentent guère le besoin d’en avoir.

Mme khadra T. qui a grandi dans l’antique Boussaâda et vient encore y passer l’été révèle n’avoir aucunement besoin d’un appareil de climatisation pour rafraîchir l’intérieur de sa maison parentale dont, soutient-elle, le confort thermique demeure impeccable au point que même durant l’hiver elle n’a pas besoin d’installer un appareil de chauffage.

Ceci pourrait paraître étrange pour ceux n’ayant connu que les constructions nouvelles à base de matériaux industriels mais demeure entièrement vrai car, notent des architectes, les anciens bâtisseurs ont su faire appel à des techniques et des matériaux naturels.

Des artisans qualifiés en maçonnerie traditionnelle, appelés « Maâlams » assuraient l’édification de ces maisons notamment du toit dont les troncs et les palmes étaient placés avec minutie et recouverts d’une couche de terre argileuse étanche contre les infiltrations d’eau, soulignent de vieux habitants de l’antique Boussaâda.

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