Le phénomène des féminicides prend de plus en plus d’ampleur en Algérie. Cela fait des années que les féministes algériennes alertent contre le harcèlement sexuel, contre les violences conjugales et toute forme de violence à l’encontre des femmes. Ces violences sont devenues dans notre société non pas banalisées, mais plus grave, légitimées, défendues alors qu’elles mènent au meurtre », a témoigné l’une des deux jeunes femmes. Mais le phénomène des féminicides a pris cette année un relief particulier en Algérie, où le nombre élevé de femmes tuées par leur conjoint ou leur ex a provoqué une prise de conscience tardive. La plupart des femmes sont tuées chez elles, lors d’une dispute ou crise de jalousie, souvent au moment ou après une séparation à leur initiative.
En effet, de nombreux pays ont adopté des dispositions législatives reconnaissant que la crime ou la violence exercée par un mari à l’égard de sa femme devrait être sanctionnée de la même manière que celle exercée par un étranger. En Algérie, le code pénal punit les crimes contre les personnes, qui commencent par des menaces, des insultes et finissent par des violences physiques. L’article 264 jusqu’à l’article 303 du code pénal condamnent toutes formes de violence. » S’agissant des peines encourues suite à toutes ces violences, un avocat a expliqué que les crimes sont condamnés par la loi, qu’il y ait préméditation ou pas. Généralement, quand la victime vit sous le même toit que son agresseur, il y a préméditation. Les condamnations varient entre 15 et 20 ans de prison, la perpétuité, ou la peine de mort, en plus d’une amende de 100 000 à 200 000 centimes, versés pour les ayant droits. Si la victime est morte, c’est au juge de définir l’indemnité parce que l’affaire passe en criminelle, selon le même avocat.
Sara.Y