Le groupement « 1er novembre 1954 » de la ville de Batna, bâti sur 42.000 m2 et capable d’accueillir 30.000 fidèles, constitue un monument architectural et un phare du Savoir.
Cet édifice religieux dont les missions ne se réduisent point à l’accueil des cinq prières quotidiennes, assure l’enseignement du saint Coran aux petits et aux adultes, et enseigne les Sciences islamiques à des étudiants des quatre coins du pays.
Il est conçu dans un modèle architectural maghrébin islamique avec des murs et des toits décorés d’élégants ornements et de versets coraniques joliment calligraphiés.
Ouvert le 23 septembre 2003, cet ensemble se compose d’une mosquée, d’une école coranique pour 3.000 élèves, ouverte en 2013, d’un siège pour la commission de Fetwa et de réconciliation, d’une bibliothèque de mosquée et de trois logements d’astreinte, a précisé Nadhir Saâda, chef du service de la culture islamique et revivification du patrimoine à la direction de wilaya des Affaires religieuses et des Wakfs.
Par ses structures et sa position dans la ville, ce groupement constitue pour le visiteur un monument touristique où se rejoignent le savoir, la religion et la culture, selon le même cadre qui précise que cette mosquée ainsi que d’autres anciennes mosquées de la wilaya ont été proposées, en coordination avec la direction du Tourisme et de l’artisanat, pour faire partie de circuits de tourisme religieux dans la wilaya.
Une des plus grandes d’Algérie, la mosquée « 1er novembre 1954 » dispose de deux coupoles de 24 mètres de diamètre chacune et quatre minarets s’élevant à 56 mètres.
L’idée de cette grande mosquée a été portée par le moudjahid de la première heure et colonel de l’ALN Hadj Lakhdar, de son vrai nom Mohamed Tahar Abidi, qui tenait à ériger une citadelle de l’Islam et du Savoir sur le terrain qui fut un aéroport militaire de l’armée d’occupation française.
Le choix du terrain était d’une grande portée et le défunt moudjahid voulait bâtir un phare du savoir qui illumine la voie pour les générations montantes sur le site d’où partaient les avions du colonisateur pour bombarder les moudjahidine dans les maquis et raser les villages des différentes localités des Aurès, a souligné le président de l’association religieuse de la mosquée « 1er novembre 1954 » et professeur à la Faculté de charia de l’Université Batna-1, Salah Boubchiche.
La concrétisation de ce projet a pu voir le jour grâce aux donations de mécènes et aux grandes contributions du moudjahid Hadj Lakhdar qui en avait assuré le suivi des travaux jusqu’à sa mort, le 24 février 1998, avant l’ouverture de la mosquée, selon la même source qui a relevé que le projet a fini par aboutir à un groupement imposant et monument qui a formé des jeunes et des cadres imbibés de savoir.
En juillet 2016, un arrêté du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a institué la mosquée « 1er novembre 1954 » en mosquée pôle qui contribue à protéger le référent religieux national, à diffuser la conscience religieuse et à consolider la sécurité intellectuelle de la société notamment chez les jeunes, a ajouté M. Boubchiche.
L’association de cette mosquée se compose de moudjahidine, d’universitaires, d’avocats et d’hommes d’affaires, et œuvre à préserver cet acquis et à parachever ses structures notamment « les deux minarets restantes, l’extension de la salle d’eau et la réalisation d’une école coranique pour les hommes », a ajouté son président.
L’association, a-t-il noté, s’attache aussi à attirer les compétences scientifiques et religieuses pour encadrer l’activité de cette mosquée et y attirer les fidèles et les étudiants tout au long de l’année et particulièrement durant le Ramadhan et en étroite coordination avec la direction des Affaires religieuses et des Wakfs.
L’association, selon son président, œuvre également pour que cette mosquée qui dépend encore des donations de mécènes, ait son propre budget.
Au côté du groupement « 1er novembre 1954 », la wilaya de Batna compte plusieurs monuments religieux dont la zaouïa Dar cheikh de Menaa, la mosquée des sept dormants de N’gaous, la mosquée El Atik des Ksours de M’doukal et la mosquée Sidi Abdeslam de T’kout dont la réalisation remonte à 4 ou 5 siècles, selon la direction des Affaires religieuses et des Wakfs.