hier dimanche, 20 ans se seront écoulés depuis le violent séisme qui a ébranlé Boumerdes et d’autres wilayas avoisinantes, un événement qui a conduit les pouvoirs publics au renforcement des mécanismes de contrôle de la qualité des constructions et des travaux d’urbanisme, au titre d’une nouvelle stratégie de formation, visant le développement des compétences et des procédures organisationnelles et techniques du domaine.
Ce violent séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter, ayant frappé la région, un certain 21 mai 2003, a imposé, en effet, l’application de nouvelles règles de construction et d’urbanisme en Algérie, en tirant des leçons des événements passés, désormais pris en compte dans tout les programmes de prévention des risques majeurs.
Une enveloppe de plus de 78 milliards de DA a été dégagée par l’Etat, au lendemain de cette catastrophe naturelle, pour la prise en charge immédiate des sinistrés.
Vu l’importance accordée aux secteurs de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville, les autorités supérieures du pays travaillent d’arrache pied en vue de l’éradication, avant fin 2023, de la totalité des chalets, installés au lendemain du séisme, dans l’objectif d’éliminer les derniers stigmates de cette catastrophe du paysage urbain de la wilaya.
« Les derniers stigmates du séisme, notamment les chalets et les établissements scolaires en préfabriqué, disparaîtront définitivement du paysage urbain de la wilaya de Boumerdes, à la fin 2023 « , a assuré, à l’APS, le wali Yahia Yahiatene.
« Plus de 12.300 chalets sur un total de 14.900 unités installées au lendemain de ce séisme, ont été éradiqués, à ce jour, soit un taux de 82% », a fait savoir le chef de l’exécutif local, signalant la démolition progressive du reste des chalets selon un calendrier qui sera dicté par la réception des projets de logements en réalisation dans la wilaya.
Depuis 2016, date de l’entame de l’éradication des chalets, la wilaya a enregistré le relogement de près de 10.000 familles sinistrées, avec la récupération d’un foncier global de 300 ha, destiné à l’implantation de nombreux programmes de logements et d’équipements publics, a ajouté le wali.
Un programme de près de 12.000 logements a, aussi, été destiné au relogement des occupants des chalets libérés par les sinistrés, tandis que 13.900 autres logements seront livrés, progressivement, durant l’année en cours, a-t-il précisé.
==Des modifications dans les règles urbanistiques===
Après le séisme, la wilaya de Boumerdes est passée de « Zone sismique de type 2 à type 3 « , avec pour effet immédiat une « remise à niveau » de tous les projets de logements et d’urbanisme, en réalisation ou en cours de lancement dans la wilaya , a rappelé le directeur local de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction (DUAC), Ghanemi Noureddine.
Les zones situées au niveau de l’épicentre du tremblement de terre ainsi que celles situées tout au long de la faille sismique ont, également, bénéficié d’un reclassement, faisant l’objet d’une prise en charge au titre des Plans directeur d’aménagement et d’urbanisme (PDAU), dont la révision est toujours en cours, a-t-il ajouté.
Immédiatement après le séisme, le ministère de tutelle a lancé une « étude de prévention des risques » couronnée, en 2004, par la publication de la « loi n 04-05 du 14 août 2004 modifiant et complétant la loi n 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l’aménagement et à l’urbanisme » stipulant, notamment, l’obligation de la présence d’un ingénieur pour l’inspection des travaux de construction et la réalisation d’un plan d’urgence pour chaque wilaya.
A cela s’ajoute l’élaboration d’une carte des risques spécifiques à chaque wilaya ainsi que le tracée de la faille sismique, son épicentre et sa situation, en vue de leur prise en compte dans tout les PDAU, un fait ayant facilité l’implantation de projets dans différents secteurs.
Cette importante avancée réalisée dans les règles de construction a donné de l’ « espoir » aux habitants de la wilaya, dont certains parmi les témoins de cette tragédie, ont souligné que ces changements les ont rendu » optimistes quant à un avenir meilleur », et leur ont donné du « courage pour continuer à vivre » et se prendre en charge.
Aujourd’hui, dans les zones ravagées par le tremblement de terre, les traces de la catastrophe ont quasiment disparu, à l’exception de quelques rares vieilles constructions, dont la démolition a été retardée en raison de conflits entre propriétaires et d’un petit nombre de chalets.
Ce violent séisme a fait 1.391 morts et 3.444 blessés, outre des dégâts matériels considérables estimés à plus de trois (3) milliards de dollars.
Le tremblement de terre dont l’épicentre a été localisé dans la région de Zemmouri El Bahri, a, aussi, endommagé près de 100.000 habitations, dont plus de 10.000 furent totalement détruites, ainsi qu’une multitude d’équipements publics dont la destruction avait paralysé la vie à Boumerdes.